A 6 mois de la présidentielle en Côte d’Ivoire, le président Alassane Ouattara fait avancer ses pions sur l’échiquier politique en attendant le jour fatidique. Mercredi 13 mai 2020, dans un communiqué signé du secrétaire général de la présidence de la République ivoirienne, un léger remaniement, mais à portée politique, a été effectué au sein du gouvernement Gon Coulibaly. Alors même que le chef du gouvernement est en convalescence à Paris.
Pour avoir critiqué son choix à la tête du RHDP pour la présidentielle d’octobre prochain, Albert Mabri Toikeusse s’est vu remercier du gouvernement. Président de l’Union pour la paix et la démocratie en Côte d’Ivoire (UDPCI), l’une des principales formations composant le Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP), Albert Mabri Toikeusse était ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique depuis juillet 2018.
Ses ambitions présidentielles n’étaient pas un secret de polichinelle. D’ailleurs il n’a pas hésité à notifier son mécontentement lorsque, le 12 mars dernier, le choix d’Alassane Ouattara a été porté sur Amadou Gon Coulibaly pour représenter le RHDP à la présidentielle d’octobre 2020. « Je suis un homme de conviction et je préfère dire ce que je pense. Ne prenons pas des engagements d’une heure dans une salle, qui par la suite ne refléteront pas la réalité sur le terrain », avait-il martelé, après avoir refusé de se lever comme ses collègues dans la salle pour adouber la désignation de Gon Coulibaly.
Aujourd’hui, il est remplacé par le professeur Adama Diawara, un proche du Premier ministre. Conseiller du Premier ministre en charge de la formation et de la recherche, il est également président délégué de l’Union des enseignants du supérieur et des chercheurs du RHDP.
Amadou Gon Coulibaly intègre en outre dans son nouveau gouvernement, un autre de ses proches conseillers. Albert Flindé, se voit attribuer le portefeuille de l’Intégration africaine et des Ivoiriens de l’extérieur. Rejeté par la direction politique de l’UDPCI et Mabri Toikeusse lui-même, Albert Flindé est en quelque sorte réhabilité par le Premier ministre, lançant ainsi une sorte de pic de défiance au président de l’UDPCI.
Quant à Marcel Tanoh, qui avait lui-même démissionné du poste de ministre des Affaires étrangères en mars pour protester contre la désignation de Gon Coulibaly, il est remplacé par Ally Coulibaly, qui assurait déjà l’intérim depuis deux mois.
Roger Adom, fils du roi d’Abengourou, chef traditionnel influent de l’est de la Côte d’Ivoire, entre au gouvernement comme ministre de la Modernisation de l’administration.
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