Depuis quelques semaines, le peuple frère du Mali traverse une période tumultueuse. Les présidents de la sous-région sont à son chevet pour essayer de trouver une solution à ce problème. Certains analystes comme le journaliste et chroniqueur politique Firmin Têko Agbo pensent que Faure Gnassingbé peut apporter son expertise dans la résolution de cette crise.
Une délégation de cinq chefs d’Etat de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) était à Bamako la semaine dernière afin de rencontrer les protagonistes de la crise. Leurs décisions ont été immédiatement rejetées par les opposants qui ne veulent rien d’autre que le départ du président malien Ibrahim Boubakar Keïta (IBK).
Cette situation a poussé Faure Gnassingbé, président de la République du Togo et ses homologues à programmer et à tenir par visioconférence un sommet extraordinaire lundi dernier. A cette occasion, le président ivoirien Alassane Ouattara a indiqué que la crédibilité de la Cedeao était en jeu. « La situation que connaît le Mali nous interpelle. Nous devons donc sortir de ce sommet extraordinaire avec des solutions durables et des décisions fortes, à même de garantir la stabilité du Mali et donc de la région », a déclaré pour sa part son homologue du Niger, Issoufou Mahammadou, président en exercice de l’organisation. Au sortir des travaux, le départ d’IBK ne fait pas partie de l’équation.
Ce dernier reste en poste jusqu’à la fin de son mandat. Mais les chefs d’Etat exigent la démission de certains députés mal élus et la formation d’un gouvernement de consensus. Pour l’instant, l’opposition malienne continue de se faire désirer. Pendant ce temps, certaines voix pensent que le chef de l’Etat togolais peut jouer un rôle clé dans la résolution de cette crise.
Faure Gnassingbé a en effet fait face à deux crises majeures, en 2012 et en 2017-2018. Ce ne fut pas facile. Son pouvoir a sérieusement vacillé. Mais, il a réussi avec son équipe à traverser ces tempêtes sans trop de dégâts. Il a aussi aidé à résoudre la crise politique en Guinée-Bissau.
Même la Côte d’Ivoire a eu besoin du Togo en 2011 pour s’en sortir. Aujourd’hui, le Togo apporte son soutien dans plusieurs missions de paix à travers l’Afrique. Il faudrait préciser que le pays a ses troupes engagées au Mali. Le Togo est aussi l’un des rares pays à réussir pour le moment à déjouer les velléités djihadistes. Ce sont ces raisons qui amènent certains observateurs à affirmer que le pouvoir de Lomé, ou du moins celui qui l’incarne aujourd’hui, peut aider à résoudre efficacement cette crise. Sans doute qu’il le fait déjà sans tambours ni bruit.