Voulez-vous faire couvrir un événement par Togo Matin?

Et si la Conférence des évêques aidait la justice à trouver les auteurs des crimes ?

Conférence des évêques

Parfois, un individu ou une institution peut être d’une grande utilité à la justice sur un certain nombre de dossiers, notamment par son témoignage sur ce qu’il en sait. Cela permet de mettre rapidement la main sur les auteurs des délits et de clôturer ces dossiers. Dans un communiqué publié vendredi dernier suite à sa deuxième session ordinaire de l’année, la Conférence des évêques du Togo semble connaître les auteurs de certains assassinats que notre pays a malheureusement enregistrés ces derniers  temps.

En effet, alors que des enquêtes sont en cours, les évêques semblent avoir découvert le sexe des anges ! Alors, autant mettre la puce à l’oreille de ceux qui sont en train de conduire les enquêtes ou de la justice. La mise à disposition des informations que semble détenir la CET permettra de gagner du temps. Au lieu de cela, nos chers respectables évêques préfèrent jouer au jeu des activistes des réseaux sociaux qui ont bouclé depuis, leurs enquêtes.

Après avoir cité les malheureux incidents ayant occasionné la mort à certains de nos compatriotes, la Conférence trouve « qu’aucun Togolais, quel que soit son rang et le lieu où il se trouve, n’est vraiment en sécurité ». « La situation est aggravée par le sentiment d’impunité dont bénéficient les auteurs de ces forfaits qui agissent parfois à visage découvert, et par des pressions psychologiques et morales parfois infligées aux parents et aux proches des victimes, ainsi que par des tentatives de corruption pour leur faire accepter l’inacceptable », écrivent les évêques togolais.

Mais, sommes-nous dans le même pays ? Le Togo ne prétend pas être un pays où « tout va bien dans le meilleur des mondes ». Toutefois, la description faite ci-dessus, donne l’impression que nous vivons dans un pays où n’existe aucune justice et où les criminels ont carte blanche. Des auteurs qui agissent à visage découvert ? Et depuis là ceux-ci n’ont pas été lynchés par certains de nos compatriotes qui sont experts en la matière ? Pourquoi les évêques ne les dénoncent pas publiquement comme ils savent bien le faire ?

En tout cas, s’il est vrai que la Conférence des Evêques touche du doigt certaines tares liées à la marche démocratique du pays et dont la classe politique de l’opposition est en grande partie comptable, il faut aussi reconnaître qu’elle devrait revoir sa copie avec plus d’éthique et d’honnêteté. Surtout, au regard de la manière dont les Evêques continuent de parler de crise politique liée à l’élection présidentielle du 22 février dernier, l’on est en droit de se demander s’ils ne sont pas en retard sur les événements, ou s’ils ne servent pas tout simplement d’autres agendas cachés ? D’ailleurs, l’église catholique s’est beaucoup illustré négativement en matière de militantisme ecclésiastique, encore plus pendant ces trois dernières années. Nous y reviendrons dans d’autres analyses. Car, c’est notre devoir de laïcs de les arrêter absolument avant qu’ils ne tentent de conduire le Togo dans un scénario à la rwandaise, comme ils en rêvent apparemment.

                                                                                                                                                                                                                                Koffi Gboszissi