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Gouvernance au Togo/ Séna Alipui : « toutes les privatisations ne sont pas mauvaises »

L'honorable Séna Alipui
Lors de la dernière séance plénière de la première session ordinaire de l’année 2020, les députés togolais ont voté favorablement pour que l’Etat cède 51% de ses parts au sein de la Nouvelle société cotonnière du Togo (NSCT) à un groupe privé étranger. Cet acte est diversement apprécié au sein de l’opinion. L’honorable Séna Alipui, le président du groupe parlementaire Union des forces de changement (UFC) à l’Assemblée nationale, préfère voir les choses du bon côté.

Le Togo a enclenché une dynamique de privatisation dans plusieurs secteurs, il y a quelques années. Comme l’a reconnu l’honorable Alipui, certaines se sont déroulées moins bien que d’autres. Le cas de la Communauté énergie électrique du Togo (Ceet) qui était devenu Togo électricité entre-temps, fut un échec. Et aujourd’hui, l’Etat essaie lui-même de gérer le secteur de l’énergie et cela marche. Pour un secteur aussi sensible, il est normal que l’Etat garde le monopole.

Mais, l’Etat pourra-t-il assurer la gestion de toutes ses sociétés ? Il faut préciser que le secteur privé est la locomotive de la croissance économique. Il faut donc promouvoir les initiatives privées. La mondialisation à laquelle l’on assiste depuis quelques années avec les redressements venant de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international, est plutôt favorable à la privatisation. L’on garde encore, il est vrai, de douloureux souvenirs des plans d’ajustements structurels des années 80. Mais les Etats africains n’ont-ils pas leur propre responsabilité dans la manière dont ils ont géré leurs ressources ?

Les patriotes et panafricanistes sont contre la privatisation. Ils ont leurs raisons. Un propriétaire doit pouvoir garder le contrôle de ses biens. Mais face aux problèmes de gestion et au besoin cruel de capitaux, ne faut-il pas accepter la privatisation tout en mettant en place les mécanismes permettant à l’Etat de contrôler et de reprendre la gestion si un problème surgissait ?

La privatisation par exemple de la Banque togolaise de développement (BTD) devenue plus tard Oragroup, se déroule plutôt bien. Cela conforte le président du groupe parlementaire UFC dans sa position. « Il faut donner une chance au processus, soutenir la réforme jusqu’au bout. Ensuite, l’on fera les évaluations. On pourra toujours nationaliser à nouveau », affirme le député.

Il y en a qui pensent qu’il faut privilégier le secteur privé national. En tout cas, les portes des différentes sociétés en privatisation ne sont fermées à aucun Togolais qui en a les moyens. Toutefois, l’honorable Alipui déplore le fait que l’on n’en trouve pas toujours. Autant donc se tourner vers l’extérieur.

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