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Guinée-Bissau / Nouveau gouvernement, réformes de la Constitution : la Cedeao fait des recommandations au nouveau président reconnu

La conférence des chefs d'Etat de la Cedeao

La Cedeao vient-elle de siffler la fin du contentieux électoral en Guinée-Bissau ? Profitant de la crise sanitaire mondiale qui sévit partout, l’institution sous régionale semble vouloir avancer. Face à la persistance du blocage dans le pays et au risque d’une guerre civile, la Cedeao a tranché. A la reconnaissance officielle du candidat Umaro Sissoco Embalo comme nouveau président élu de la Guinée-Bissau, la Cedeao édicte indirectement un chapelet de recommandations.

Près de quatre mois après les résultats contestés de la présidentielle bissau-guinéenne du 29 décembre 2019, dont Umaro Sissoco Embaló avait été proclamé vainqueur par la Commission nationale électorale (CNE), la Cedeao a annoncé mercredi 22 avril 2020, qu’elle reconnaissait sa victoire. Cependant, précise la Communauté, elle lui demande « de procéder à la nomination d’un Premier ministre et d’un nouveau gouvernement au plus tard le 22 mai 2020, conformément aux dispositions de la Constitution notamment celles relatives aux résultats issus des élections législatives. »

Or, pour qui connaît bien la Constitution en vigueur dans le pays, « le chef du gouvernement est nommé par le président selon les résultats des législatives et les partis politiques représentés au Parlement, actuellement dominé par le PAIGC ». Malheureusement, Umaro Sissoco Embalo avait limogé le gouvernement d’Aristide Gomes, et nommé à sa place une nouvelle équipe, dirigée par Nuno Nabiam. Ce qui implique d’office de nouvelles élections législatives.

Plus loin, la Cedeao a également souligné « la nécessité d’engager immédiatement une réforme de la Constitution, qui sera soumise à un référendum dans six mois afin d’assurer la stabilité du pays. ». C’est donc une victoire diplomatique pour Umaro Sissoco Embalo, qui avait organisé sa propre investiture fin février dernier dans un hôtel de Bissau avant de s’installer au palais présidentiel, avec le soutien affiché des militaires. Un « coup d’État », du point de vue de ses adversaires.

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