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Lutte contre le coronavirus : Le gouvernement a décrété un état d’urgence sanitaire et non sécuritaire

Le colonel Kodjo Amana

Depuis que le chef de l’Etat a décrété un état d’urgence sanitaire dans notre pays avec à la clé plusieurs mesures dont le couvre-feu, l’on assiste à une sorte de malaise chez certains de nos compatriotes. Quelques bavures orchestrées par des éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS) semblaient leur donner raison. Mais le colonel Kodjo Amana qui vient de prendre la tête de la Force spéciale mixte anti pandémie (Fosap) fait une mise au point.

Les événements ayant conduit le gouvernement à solliciter de la part de l’Assemblée nationale, un vote d’habilitation lui permettant de gouverner le pays par ordonnance et dans la foulée à la mise en place d’un couvre-feu, ont coïncidé avec la période post-électorale. Cela a entraîné quelques supputations au sein de l’opinion nationale et chez nos compatriotes de l’extérieur.

Pour beaucoup, le couvre-feu a seulement pour but de contenir les velléités de contestation des résultats de l’élection présidentielle du 22 février dernier. Mais, sincèrement, le pouvoir de Lomé a-t-il besoin d’un couvre-feu pour se protéger ? La Coalition des 14 a organisé de grandes manifestations dans ce pays pendant des mois. A-t-elle réussi à inquiéter le pouvoir en place ? Après sa victoire écrasante à l’élection présidentielle du 22 février, l’on a vu la foule qui s’est rendue au palais présidentiel pour fêter cette victoire avec Faure Gnassingbé.

Dans les pays comme le nôtre, décréter un confinement général, serait suicidaire. Mais si l’on ne peut pas décréter un « restez chez vous » obligatoire, on peut au moins limiter le temps que les gens peuvent passer dehors. Sachant que dans la journée, les enfants sont censés être à la maison et que certains travailleurs sont en télétravail, ceux qui sortent iront normalement sur leur lieu de travail où l’on suppose que les mesures barrières sont de rigueur.

A la fin de la journée, au lieu que comme par le passé, les gens traînent dehors, dans les bars et autres lieux publics, tout le monde rentre immédiatement chez lui. A partir de ce moment, on comprend aisément la nécessité d’un couvre-feu. Si cette disposition dérange tant les gens, qu’en sera-t-il si l’on devrait aller à un confinement général ? Que la providence divine nous en préserve. Mais cette pandémie ne cesse de nous livrer des surprises. Les Togolais devraient accepter ce sacrifice pour éviter le pire. Les FDS doivent aussi faire leur travail avec professionnalisme et sans violence.

Le colonel Amana, lors de sa passation de service avec le lieutenant-colonel Yaovi Okpaoul, a fait les précisions nécessaires à ce sujet : « l’état d’urgence décrété par le gouvernement n’est pas un état d’urgence sécuritaire mais sanitaire. La mission de la Force consiste à faire respecter les mesures préventives prises par le gouvernement, à travers la sensibilisation, l’éducation et la protection de la population ».

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