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Musique togolaise : Grâce à « Avoundé », le jeune Juliano maintient le cap

Juliano TubeBoy

« Avoundé » qui pourrait signifier littéralement « c’est un combat » est le titre du nouveau single du jeune togolais Juliano TubeBoy. Ce qu’on pourrait essentiellement retenir du nouveau titre de cette étoile montante est le message d’espoir véhiculé.

Dans l’arène musicale togolaise, il y aurait pratiquement deux sortes de catégories d’artistes. Dans la première catégorie, il y a ceux qui chantent pour ne rien dire concrètement et dans la seconde, ceux qui chantent dans la logique du changement. Tout est une question de choix. Cependant, le jeune artiste Juliano TubeBoy se démarque par un style assez atypique.

Il est une « bénédiction » pour la musique togolaise. Il a non seulement le talent mais aussi un grand esprit. Il suffit de suivre son évolution pour saisir cette citation de Pierre Corneille : « Aux âmes bien nées, la valeur n’attend point le nombre des années ». « Avoundé » est pareil à son morceau « Hustler », mais en mieux. En 2020, Juliano Tubeboy a fait une collaboration avec l’un des meilleurs rappeurs togolais, Yaovi Khététi. Le fruit de cette collaboration intitulé « Hustler » a fait grimper encore plus la popularité du jeune togolais Juliano.

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Très sensible au combat quotidien de la jeunesse togolaise, Juliano écrit des textes en ce sens. Dans son morceau « Hustler », la fameuse phrase « Hustler mou tsé kou nao » (Celui qui se cherche ne dort pas) est devenue le slogan de toute une jeunesse.

Son morceau « Avoundé » ne fera pas l’exception. On ne change d’ailleurs pas l’équipe qui gagne. Chanté essentiellement en Ewe, une langue togolaise, le titre « Avoundé » appelle à garder une foi constante et, qu’importe l’adversité la victoire vient toujours. « C’est un combat, on ne baisse pas les bras. Nous réussirons pour avoir un discours…  Il n’y a aucun jour que nous n’avons pas crié le nom de Yahwé. Nous croyons en notre réussite », est un extrait très intéressant du morceau « Avoundé ».

Un clip vidéo très subtil

C’est vrai que les artistes nous ont habitués avec des clips vidéo à dormir debout. On cherche les tenants et les aboutissants tout au long d’un clip vidéo. Qui va parler ? C’est ainsi que c’est devenu normal de voir nos sœurs brandir leur corps, encore mieux les seins et les fesses dans les clips vidéo. S’il faudrait trouver une raison à un tel phénomène social, on évoquerait un pur manque d’éducation.

Le clip vidéo du morceau « Avoundé » est assez subtil, il faut attendre la fin du clip pour saisir le message essentiel. Tout un art ! La scène est comme suit : « Un jeune homme (Juliano Tubeboy) retrouve sa copine ou encore fiancée poignardée chez elle. Sur le lieu du crime, on a mis en arrestation ce jeune homme… ».

Dans la vie, les épreuves viennent en dimension de la gloire de chacun comme le dit si bien la chanteuse ivoirienne Josey dans son titre « Espoir ». Le clip vidéo de « Avoundé » exprime bien l’esprit de cette pensée. Il ne faut jamais suivre le vent de la vie. Il faut avoir une vision grande et une foi inébranlable qui peuvent aplanir toute sorte d’épreuve.

A part l’histoire illustrative, la présence de « maman Taméa  » dans le clip est la cerise sur le gâteau. Une fois que vous irez à la découverte du clip vidéo, vous comprendriez mieux.

Toute réussite implique de lourds sacrifices

A l’état civil Amegnran Kodjo Sédoufio, Juliano Tubeboy est un jeune chanteur togolais qui fait de l’afrobeat. Deux artistes sont ses modèles tels que le talentueux togolais Kollins et le Nigérian RudeBoy. Très souvent, on a tendance à oublier les sacrifices qui sont derrière toute réussite. C’est humain (naturel). Généralement, le Togolais préfère récolter là où il n’a vraiment pas semé. Sincèrement, il faut qu’on se demande combien de Togolais ont soutenu le groupe international « Toofan » dans ce pays. On peut comprendre que le cœur de l’homme soit mauvais, mais l’hypocrisie du Togolais n’égale pas la sorcellerie. Nous sommes incapables de soutenir de véritables talents artistiques qui portent haut le flambeau togolais tout en ignorant la raison pour laquelle le Togo culturel est sous-représenté sur le plan culturel dans la sous-région.

Le « Togolais » aurait-il un « boulon » qui a sauté entre-temps dans sa tête ? C’est ainsi qu’on observe une partie de diaspora togolaise qui se dit des « influenceurs » qui foutent du bordel sur les réseaux sociaux. Il faudrait qu’on commence par respecter les sacrifices consentis avant chaque succès artistique dans ce pays.

Cependant, il y a des personnalités dans ce pays comme Dr Serge Michel Kodom qui ont compris qu’il faut soutenir de jeunes talents.  Comme le dit la blogueuse camerounaise C. Befoune : « Eto’o Fils n’aurait jamais été riche si Roger Milla n’avait pas accepté d’être pauvre à son époque ». Autrement dit, on n’aurait pas le « Toofan » à succès d’aujourd’hui si certaines personnes comme Florian Ezui avaient fait économie de générosité.

Ce serait un gâchis pour tout un pays de voir d’un jour à l’autre ces talents de la nouvelle génération disparaître aussi sur la scène musicale par un manque total de soutien comme cela a été le cas de par le passé avec les artistes de l’ancienne génération.

Nadia Edodji