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Opposition au Bénin/ Démission de Yayi Boni du FCBE: Patrice Talon sur le banc des accusés ?

Thomas Yayi Boni

La nouvelle a surpris tout le monde, même au sein de sa propre famille politique. Le dimanche 5 avril 2020, l’ancien président béninois, Thomas Yayi Boni rend le tablier de président d’honneur, sans avoir réussi à régler les divisions internes au sein de ce parti. Sur sa page Facebook sur laquelle il a rendu publique sa décision, l’ancien président se base sur plusieurs motifs, qui, tous, se ramènent à la personne de Patrice Talon.

Même si Yayi Boni ne cite pas directement l’actuel président de la République béninoise comme étant à la base de sa décision, l’énoncé des motifs qui ont motivé sa démission se ramène à lui.

Tout d’abord, l’ancien président de la République doigte la tournure dictatoriale qu’aurait prise le pouvoir de Patrice Talon. Il revient, en effet, sur la charte des partis politiques, objet d’incompréhensions et surtout de violences  politiques et électorales qui ont entamé l’image du pays dans sa marche vers la démocratie.

« Depuis les élections législatives non inclusives du 28 avril 2019, le Bénin a opté pour des élections non équitables, injustes et non transparentes avec un déficit d’équité tant au niveau de la nation qu’au niveau des partis politiques », écrit l’ancien président Yayi Boni.

Mais ce qui semble fâcher le désormais ex-président d’honneur du FCBE, c’est non seulement l’histoire du récépissé obtenu par une faction du parti, mais aussi et surtout cette envie effrénée de certains cadres du parti de vouloir s’allier à cette politique d’exclusion prônée par Patrice Talon en participant aux élections basées sur une charte de partis politiques injuste et inéquitable.

Faisant un parallèle avec la pandémie du Covid 19 qui sévit dans le monde actuellement, Yayi Boni affirme qu’un « virus de l’exclusion a emporté les FCBE ». Exclusion selon lui car, au regard de la gestion des positionnements sur la liste des candidats et le rejet du rapport de certains coordonnateurs communaux sur les élections communales du 17 mai prochain, l’ex-chef de l’Etat constate avec amertume que son parti aurait pris le mauvais chemin. Peut-être serait-ce par peur d’être « contaminé par ce virus de l’exclusion » que Thomas Yayi Boni interdit formellement l’utilisation de son image, de son nom et de sa caution sous quelque forme que ce soit ?

Face à tout ceci, le président d’honneur a choisi la voie de la raison. Ou selon certains, la voie du « déni ». De toute façon, l’ancien président annonçait depuis sa retraite politique et c’est sûr qu’il aurait trouvé l’argument nécessaire pour se retirer de cette bataille qu’il a commencée avec Patrice Talon dès les premiers jours de son investiture.