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Politiques parallèles

Illustration de la rédaction

La vie politique nationale ne manque pas, ces derniers temps, de formules et de déclarations d’intention en faveur de la sortie de crise et de la construction de nouvelles perspectives pour le pays, par extension.

La volonté de remettre du mouvement dans le vide actuel ou de réanimer le statu quo présent, alors même qu’un dialogue est en cours, est manifeste. Des coalitions politiques naissent, des propositions pour une sortie de crise jaillissent de partout. Mais très vite, ces prises de position pour un dialogue abouti et une sortie de crise apaisée, acceptée de tous ont tout l’air de rejoindre une impasse où le dialogue inter-togolais a été précipité à son corps défendant.

La benjamine – pour l’heure – des propositions de sortie de crise est celle du  Groupe des centristes datant d’hier jeudi. Ce regroupement de 3 partis politiques (la CPP, le NET et le PDP) appelle à opérer les réformes et à régler la question de la candidature du président actuel dans le cadre d’un accord politique séparé; puis de tenir les élections après une réforme en profondeur du cadre électoral….une proposition qui a des chances d’aboutir ? Si on l’isole des prises de positions des parties prenantes aux pourparlers…

A moins d’un semestre de l’élection législative – un rendez-vous électoral majeur en ce sens qu’il peut déterminer l’avenir de la question des Réformes et agir sur la prochaine présidentielle en fonction du parti majoritaire – les seuls mots d’ordre servis à l’opinion évoquent un probable boycott ou des certitudes sur l’«inutilité » de ce prochain rendez-vous électoral, pourtant majeur, nous insistons. C’est cette situation qui est en train de plomber le dialogue et d’assombrir les perspectives politiques immédiates de notre pays.

Le sentiment n’est pas loin de la lassitude quand des leaders politiques reparlent encore, comme il y a 10 mois, de transition politique. De l’exaspération aussi, de voir que des personnalités affichent les mêmes discours politiques, comme ils l’ont affiché, il y a 10 ans à la veille de certaines élections.

D’un front politique à l’autre, d’un parti à l’autre, on assiste à un syndrome d’initiatives politiques parallèles qui ne se rencontrent jamais et parfois dichotomiques.Face à cette situation de confrontation d’initiatives parallèles, de plus en plus de gens prennent la parole via plusieurs canaux pour relayer leur propre désarroi, sans nécessairement s’aligner politiquement.

Les enjeux déterminants du dialogue et de l’avenir politique de notre pays devraient conduire les opposants – eux tous sans exception – quels que soient leurs différends à une certaine unicité d’actions et de propositions, tant la crise actuelle n’a qu’un nom : les Réformes constitutionnelles et institutionnelles.

Lorsque des dynamiques politiques s’affrontent, avec les militances politiques mises en avant, ce sont les gardiens du statu quo qui sortent vainqueurs.

Si le pouvoir n’a qu’une seule position face à la crise, Il reste à l’opposition d’opérer sa jonction pour en avoir la sienne.

Dieudonné Korolakina