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Réformes constitutionnelles, face au blocage en cours au Parlement, des compromis s’imposent

Brigitte Adjamagbo-Johnson et Atcholi Aklesso

Dans la feuille de route que la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest a établie pour les acteurs politiques togolais, il est question de la réalisation de réformes constitutionnelles. Dans un communiqué publié avant-hier, l’organisation sous régionale réaffirme sa détermination à faire aboutir cette feuille de route dont les réformes. Mais ceux qui connaissent l’histoire des réformes dans notre pays savent que la tâche sera ardue. D’ailleurs nous assistons actuellement à un blocage. Il devient donc évident que les compromis que les gens refusent depuis des années devra s’imposer afin que ce débat puisse une fois de bon rentrer dans l’histoire.

Pendant longtemps les acteurs politiques ont fait attendre le peuple qui dans son ensemble souhaite voir ces réformes se concrétiser. D’ailleurs tous sont d’accord qu’il faut opérer ces réformes. Des initiatives ont même été prises d’un côté comme de l’autre. Mais lorsque le moment de vérité arrive, c’est dans la discorde que le débat se termine et que les acteurs se séparent.

Curieusement, c’est toujours les mêmes sujets qui divisent les acteurs. Du retour intégral et sans condition à la Constitution du 14 octobre 1992, l’opposition réunie au sein de la Coalition des 14 partis politiques en est venue à accepter la proposition de l’expert sénégalais, Aliou Badara Fall, recruté par la Cedeao pour contribuer à la résolution de la crise politique togolaise. Un texte qui ne tient compte que de quelques articles, non moins importants tout de même.

Le pouvoir de son côté ne rejette pas la proposition de M. Fall, mais tient à son projet de loi de réforme envoyé au Parlement quelques jours auparavant. La Coalition restée accrochée à certains détails n’a pas l’intention de bouger. Et on se rappelle que ce n’est pas la première fois qu’un projet de loi de réforme reste bloqué à l’Assemblée nationale.

Cette situation doit interpeller tous les acteurs sur la nécessité de trouver un compromis. Plusieurs propositions avaient déjà été faites par des personnalités, il suffit de les revisiter. Divers schémas de sortie de crise peuvent inspirer. En tout cas, au lieu de rester dans le statu quo qui n’arrange pas surtout l’opposition, vaut mieux accepter le minimum qui peut être accordé. C’est cela l’esprit de compromis.

Faire des réformes aujourd’hui en pensant au futur et non aux agendas immédiats. Dans le cas contraire, le blocage risque de persister. Du moment où la limitation de mandat et le mode de scrutin à deux tours sont actés, on peut considérer que c’est une avancée qui pourra être consolidée avec le temps. Vouloir tout et maintenant risque de s’avérer compliqué. Mais vu que la Cedeao accompagne les acteurs, elle saura sans aucun doute les aider à trouver une solution qui ne lèse aucun camp mais qui fasse grandir le Togo.

Edem Dadzie