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Sommet sur les économies africaines : Quel devrait-être le message de Faure Gnassingbé à Paris ?

SEM Faure E. Gnassingbé

Le chef de l’Etat togolais Faure Gnassingbé, ainsi qu’une quinzaine de dirigeants africains, prend part mardi 18 mai au sommet sur les économies africaines à Paris, en France. Pour le président togolais, il s’agit de la deuxième visite effectuée cette année, après celle effectuée le mois dernier. Cette fois-ci le cadre et le contexte sont différents. Il s’agira de défendre l’intérêt des économies africaines et partant de l’économie togolaise. Le sommet sur les économies africaines permettra d’échanger sur la relance des économies africaines durement frappées par la pandémie du coronavirus. A en croire la présidence de la République togolaise qui a annoncé l’arrivée de Faure Gnassingbé à Paris samedi 15 mai, ce sommet permettra d’examiner les stratégies pour une meilleure restructuration de la dette publique. Les réformes nécessaires à la promotion du partenariat public-privé et à l’attractivité économique du continent seront également évoquées.

La rencontre est d’autant importante qu’elle mérite une attention particulière pour trouver des solutions appropriées au financement des économies africaines. Les besoins de financement du continent sont estimés à 400 milliards de dollars. Une somme colossale et pas du tout facile à mobiliser. Le sommet verra également la participation des directeurs d’institutions financières internationales comme le Fonds monétaire international (FMI) et la Banque mondiale.

Dette africaine

Ce sommet est le lieu pour les dirigeants africains de revenir sur le coût de la dette africaine. Les discussions sur une réduction du coût de la dette n’aboutissent souvent pas, au grand dam des pays africains qui en subissent les conséquences. C’est là où le dirigeant togolais devrait entrer en jeu à travers son franc parler, afin de situer les responsabilités et de trouver des solutions appropriées face à cet épineux problème. On se rappelle de son intervention en décembre 2019 à la conférence internationale de Dakar sur le thème : « développement durable, dette viable, trouver le juste équilibre ». Faure Gnassingbé n’y est pas allé par quatre chemins par rapport au respect des critères de convergence au détriment des réalités de chaque pays du continent. Un discours sans langue de bois et bien apprécié.

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Ce message doit être le même à Paris au sommet sur les économies africaines. Cette rencontre ne doit pas être le lieu de définir des solutions toutes faites à respecter par les pays africains ou de proposer des plans de sortie à respecter par les pays africains.

Monnaie

Quand on parle de défendre les économies africaines, on pense à la monnaie que partagent les pays de l’Afrique francophone, c’est-à-dire le FCFA. Parmi les chefs d’Etat de ces pays invités par le président français Emmanuel Macron à Paris, on retrouve bien évidemment Faure Gnassingbé du Togo, mais aussi Macky Sall du Sénégal et Roch Marc Christian Kaboré du Burkina Faso. Hasard de calendrier, le sommet sur les économies africaines se tient une semaine avant les « Etats généraux de l’Eco » qui se tiendra du 26 au 28 mai à l’Université de Lomé.

Le sommet sur les économies africaines n’est-il pas également le lieu de revenir sur cette question qui peine à trouver des solutions ? Cette rencontre doit être le lieu pour tous les chefs d’Etat africains de revenir sur ce sujet avec la France et les partenaires financiers du continent. Il faut jouer carte sur table et affronter la réalité que vivent les économies africaines. La question ne doit pas être évitée si on veut vraiment défendre les économies de ces pays et particulièrement des pays de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao).

Les populations attendent mieux. Pour elles, il est important de trouver des solutions appropriées et de tourner définitivement la page du FCFA, en créant une monnaie vraiment indépendante.

Félix Tagba