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Tchad/ Militaires tchadiens déployés au Niger et au Nigéria : la revanche de l’opération « colère de Bohoma » mise en branle

Militaires tchadiens

Le 23 mars dernier, le Tchad essuyait sa plus grande perte en militaires depuis les attaques des groupes djihadistes dans le Sahel. 98 militaires furent tués au cours d’une attaque des djihadistes de Boko Haram sur une base militaire située sur la presqu’île de Bohoma. C’est pour répondre à cette attaque que le président Idriss Deby Itno, lui-même installé dans la région depuis l’attaque pour organiser la riposte, qu’un contingent de militaires vient d’être déployé dans 2 pays limitrophes du lac Tchad : le Niger et le Nigéria.

Sans donner le nombre exact de militaires déployés dans ces pays, le ministre de la Défense nationale, le général Mahamat Abbali Salah, cite 5 secteurs dans lesquels le déploiement de ce contingent militaire a été effectué. L’objectif, selon le ministre de la Défense qui s’exprimait le 31 mars 2020 à la télévision nationale tchadienne, est de nettoyer la zone insulaire à travers ce grand déploiement de militaires. D’ailleurs, avance le ministre, l’accord a été déjà obtenu auprès des autres pays, le Niger et le Nigéria pour lancer l’opération « Colère de Bohoma ».

Il faudrait préciser que les pays de la région sont déjà organisés pour lutter contre le groupe djihadiste depuis 2015 au sein de la Force multinationale mixte (FMM), une coalition régionale engagée autour du lac Tchad avec l’aide de comités de vigilance composés d’habitants.

Le Tchad, le Niger et le Nigeria, tout comme le Cameroun, sont limitrophes du lac Tchad, une immense étendue d’eau et de marécages parsemée d’une multitude d’îles, devenues des repères pour Boko Haram.

Mais depuis les incursions des djihadistes, l’armée tchadienne, appuyée par ses alliées, n’a jamais réussi à faire reculer les terroristes dans la région. Difficile donc de parier sur le succès de cette opération baptisée par le président Idriss Deby Itno même « colère de Bohoma ».

L’attaque du 23 mars dernier n’ayant pas été revendiquée, cette opération « colère de Bohoma » se heurte donc à l’identification de la faction de Boko Haram qui aurait organisé cette attaque. De plus, l’armée tchadienne manquerait encore d’équipements de type amphibie, qui lui permettraient d’accroître son efficacité dans les îles. Ensuite, même si le Tchad utilise des équipements livrés par les Etats-Unis, notamment des avions de reconnaissance Cessna et des stations radars Scorpion, ces équipements restent très limités au regard de l’étendue de la zone.

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