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Guinée Conakry/Législatives 2020 : Victoire du RPG, le parti d’Alpha Condé se taille la part du lion

79 sièges pour le Rassemblement du peuple de Guinée (RPG). C’est le score sans appel du parti au pouvoir lors des législatives du 22 mars 2020, score dont la crédibilité a été remise en cause par les Etats-Unis, l’Union européenne et la France.

Le parti d’Alpha Condé a remporté 42 des 76 sièges mis en jeu sur des listes nationales et 37 des 38 circonscriptions, selon un mode de scrutin mêlant vote à la proportionnelle et scrutin uninominal à un tour. Avec une majorité dépassant les deux tiers, le président Condé aura les coudées franches pour mener à bien ses projets.

Le parti présidentiel sera ainsi à l’abri de tout blocage, y compris sur le vote d’éventuelles lois organiques, qui requièrent  l’obtention d’une majorité des deux-tiers, soit 76 députés.

En l’absence des principaux partis de l’opposition, dont l’Union des forces démocratiques de Guinée (UFDC) de l’ex-Premier ministre Cellou Dalein Diallo, qui avaient décidé de boycotter les législatives et le référendum, les 35 sièges restants se répartissent entre 24 petits partis, selon la commission électorale.

La semaine dernière, la Commission électorale avait déjà proclamé la victoire du oui à plus de 90 % lors d’un référendum organisé le même jour sur le projet de nouvelle Constitution proposée par le chef de l’Etat.

L’opposition estime que cette nouvelle Constitution va aider M. Condé, 82 ans, à briguer un troisième mandat à la fin de 2020. Le projet de texte est au cœur d’une crise politique qui a fait des dizaines de morts depuis la mi-octobre. Le vote lui-même a été entaché de violences qui ont fait à nouveau des dizaines de morts le jour de sa tenue et les jours suivants à Conakry, la capitale, et en province, selon l’opposition.

Les opposants au chef de l’Etat ont rejeté le résultat annoncé du référendum et réclamé une enquête sous l’égide des Nations unies sur les violences, attribuées aux forces de l’ordre. Les États-Unis, l’Union européenne et la France ont quant à eux remis en question la crédibilité du référendum et des élections législatives.

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