La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’ouest (Bceao) a publié sa note mensuelle de conjoncture économique dans les pays de l’Uemoa à fin avril 2020. Il ressort que le taux d’inflation des pays de l’Union économique et monétaire ouest africaine maintiendrait sa progression.
D’après le rapport de la Bceao, le taux d’inflation maintiendrait sa progression, à respectivement +1,8% et 1,9% en juin et juillet 2020. Ces chiffres s’expliquent par la poursuite de la hausse des prix des produits alimentaires et du pétrole, dans un contexte où les marchés seront insuffisamment approvisionnés (baisse de l’offre de céréales de 1,9%).
Le regain de dynamisme de la demande, en produits alimentaires et sanitaires, et les perturbations des échanges commerciaux avec le Nigeria renforceraient la dynamique haussière des prix à la consommation. Pour l’ensemble de l’année 2020, le taux d’inflation s’établirait à +1,8%, après une réalisation de -0,7% en 2019, sous l’influence de la fermeté des prix des produits alimentaires et de la reprise des cours du pétrole, indique la Bceao.
D’après les données collectées par l’institution, le taux d’inflation est ressorti, en glissement annuel, à 1,5% à fin avril 2020, après une réalisation de +1,3% le mois précédent. La fermeté des prix à la consommation est notamment imputable à la composante « alimentaires », dont la contribution à l’inflation totale est passée de 0,8 point de pourcentage à fin mars 2020 à 1,3 point de pourcentage à fin avril 2020.
La note mensuelle de conjoncture économique dans les pays de l’Uemoa relève un rapport entre la progression des prix des produits alimentaires, le renchérissement des produits de la pêche, de tubercules et des plantains. Cela est dû à la faiblesse de l’offre sur les marchés dans le contexte de la crise sanitaire liée au Covid-19.
Les prix des céréales ont également connu une hausse dans les pays sahéliens, notamment au Niger, en rapport avec la baisse de la production. La hausse du niveau général des prix a été modérée par la composante « Logement », dont la contribution à l’inflation totale est ressortie à 0,1 point de pourcentage en avril 2020, contre 0,3 point de pourcentage en mars 2020, indique la Bceao. Elle ajoute que cette évolution provient de la baisse des tarifs d’eau au Burkina et au Niger, ainsi que de l’électricité au Niger, en raison des mesures sociales prises par les gouvernements de ces pays pour atténuer les effets de la crise sanitaire de Covid-19 sur les couches les plus vulnérables. « Il est également noté une baisse des prix du gasoil et du pétrole lampant au Burkina, au Mali et au Togo, dans le sillage du repli des cours internationaux de brut », précise la note de la Bceao.