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Retour à la Constitution de 1992, le nom du nouveau dieu de Mgr Kpodzro

Nom de Dieu, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro, l’archevêque émérite de Lomé qui animait hier mercredi une conférence de presse, à la veille du dialogue politique inter togolais, est encore à la recherche de la lumière divine susceptible d’éclairer ses pas, ses jours. Comme pour remettre un coup raté après l’antécédent de la sortie de la Conférence Episcopale, soutenant le « retour à la Constitution de 1992 », comme solution à la crise togolaise, Mgr Philippe Fanoko Kpodzro fait cette fois-ci cavalier seul et soutient le « retour à la Constitution de 1992 » et appelé le Chef de l’Etat, Faure Gnassingbé à renoncer au pouvoir en 2020 pour son plus grand honneur. Le timing est gauche et dénote d’un manque de prise de hauteur surtout venant d’un religieux.

Mgr Kpodzro fait preuve d’une méconnaissance politique grave. Nul ne peut décider au mépris des  textes  qui  régissent  la société, les partis politiques, la candidature de qui que ce soit en interne au sein des partis. Pour avoir été acteur de cette Constitution, il semble ignorer la dictature de la pensée unique qui a prévalu au moment de sa rédaction avec cette fameuse constituante monocolore.

Revenir aujourd’hui, après 25 ans et appeler au retour de cette Constitution avec ses implications juridiques, c’est ignorer que ce texte induit une limitation d’âge de candidature à la présidentielle qui est par  exemple  déconcertante.

Ensuite, c’est ignorer qu’Il n’y a que deux voix pour faire revenir une Constitution: le vote au Parlement ou le Référendum. Il  n’existe  pas  d’autres  voies, même si c’était la volonté du ciel.

De plus, ce débat est aujourd’hui dépassé, plusieurs Constitutionalistes chevronnés en ont longuement débattu de même que certains leaders comme Gilchrist Olympio.

L’objectif de tout responsable et surtout de ce dialogue est de dépasser les clivages, se poser non seulement comme défenseur de la Constitution de 1992 qui cristallise les rancœurs et en appeler à titrer toutes les conséquences est grave. Et c’est surprenant qu’un  dignitaire  religieux se prosterne ainsi comme disciple d’un camp, voire un clan politique.

D.K