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À Sam-Naba, toutes les raisons sont bonnes pour trinquer à coup de Tchakpalo

À l’entrée du marché de Sam-Naba, une petite calebasse est suspendue à un piquet de bois : c’est le signe distinctif des points de vente de Tchakpalo. La sexagénaire, une vendeuse réputée de Sam-Naba, canton rural de Cinkassé, est une bénéficiaire du Fonds National de la Finance Inclusive FNFI. Au milieu de son hangar, une vingtaine de clientes avec en mains, le précieux breuvage. Allons à la découverte de l’histoire de SINANDJA MALPO

Le Tchakpalo “Tchakpa pour les intimes”, est traditionnellement très prisé dans le nord du Togo. Mais la tradition s’est répandue à l’ensemble du pays. Plus ou moins alcoolisée en fonction de sa fermentation, la boisson préparée à base de sorgho, de maïs ou de mil, a d’abord conquis les jeunes, mais pas seulement, se réjouit SINANDJA MALPO. “Certains travailleurs viennent régulièrement chez nous, surtout à l’heure de la pause déjeuner”, assure-t-elle, vêtue d’un tablier de cuisine.

Autre fois, femme ménagère sans travail, elle a pu compter sur le FNFI pour démarrer cette activité. “ Avant, je ne faisais rien. C’est grâce au FNFI que j’ai démarré” confie t-elle. Malpo était ménagère et n’arrivait pas à joindre les deux bouts. Elle a entendu parler du FNFI pour la première fois en 2017. Aujourd’hui, elle est autonome et s’occupe mieux de ses enfants. “Pouvoir bien m’occuper de mes enfants est ma plus grande réussite. Je remercie le FNFI”.

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Fortement nutritive, la boisson est consommée pour les fêtes mais aussi en complément des repas. “Certains travailleurs du village, envoient leurs collaborateurs leur acheter quelques bidons. C’est une fierté pour notre pays, nous devons consommer les produits made in Togo, et les valoriser”, dit-elle.

Consommer les produits locaux est même devenu en partie une nécessité, en raison des variations de taux de change et du coût élevé des importations ou des produits manufacturés.
La boisson est toujours servie aux clients dans des calebasses, récipients fabriqués à partir de cucurbitacées séchés et creux, car dit-on, ce serait un gaspillage gustatif de le boire dans des verres ou dans des bols: “C’est le fond de la calebasse qui fait ressortir le goût et la saveur de cette bière”, affirme t-elle.

“Nos ancêtres faisaient sortir cette boisson pendant les funérailles des notables, occasions de grandes réjouissances. Les villageois chantent, dansent et boivent sans modération“, explique une cliente, assise devant une petite calebasse à moitié remplie.