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Accidents de la route : le bouclage des villes aurait-il pu jouer en faveur de la baisse du nombre des victimes ?

Général de brigade Damehame Yark, ministre de la Sécurité et de la Protection civile
Il y a quelques jours, le ministre de la Sécurité et de la Protection civile, le général de brigade Damehame Yark a présenté la situation de la sécurité routière au Togo pour les six premiers mois de l’année 2020. L’on enregistre une légère baisse du nombre de victimes de la route. Sachant que le Togo avait réduit la circulation entre les principales villes du pays il y a quelques semaines, peut-on faire le lien entre les deux situations ?

Très souvent, la capitale togolaise, Lomé, enregistre un nombre élevé d’accidents. La circulation routière dans la première ville du pays est assez dense. Malheureusement, beaucoup ne respectent pas le code de la route. D’ailleurs, certains usagers surtout des motocyclistes, ignorent complètement de quoi il s’agit.

A cela vient s’ajouter l’excès de vitesse et le manque cruel de courtoisie envers les autres usagers, notamment les piétons. Il ne faut donc pas s’étonner que les accidents soient fréquents. Mais au Togo, les accidents surviennent aussi régulièrement sur les routes principales et secondaires qui desservent l’intérieur du pays et les pays voisins. Là aussi, les usagers se livrent à des comportements suicidaires. L’on a encore en esprit certains accidents dont les images sont insupportables. Des humains transformés en chair à pâté, démembrés, les viscères traînant sur le bitume.

Pour ce premier semestre de l’année 2020, il y a eu aussi des accidents. Le Togo a enregistré 2627 accidents de la route pour un bilan humain de 241 morts et 3734 blessés. 68% de ces victimes (164 morts) sont dus aux accidents causés par les engins à deux roues. C’est nettement mieux que la situation précédente.

Et même s’il faut déplorer le fait que le bilan demeure toujours très funeste, l’on peut remercier le ciel pour cette légère amélioration. Il faut y voir sans doute une résultante du bouclage des villes dans le cadre de la lutte contre le coronavirus. A la fin du mois de mars, le gouvernement avait en effet décrété le bouclage des villes togolaises.

Les marchandises continuaient de circuler. Mais le fait que les passagers soient confinés dans leurs zones a certainement joué en faveur de la baisse du bilan humain. Mais faut-il attendre des restrictions de ce genre pour que la sécurité routière s’améliore ? Non. Les Togolais doivent se discipliner. Il n’y a pas d’autres solutions. La preuve, c’est que le débouclage des villes est intervenu il y a peu et bientôt si tout va bien, les frontières seront rouvertes. Alors, les accidents vont-ils repartir en flèche ?