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Accord RPT-UFC : et si Jean-Pierre Fabre et ses amis avaient soutenu Gilchrist Olympio ?

Jean-Pierre Fabre

Cette semaine, l’accord RPT-UFC était à son 10e anniversaire. Le uns et les autres ont essayé de faire le bilan avec des vues différentes. Isaac Tchiakpe, conseiller spécial de Gilchrist Olympio et un des négociateurs de cet accord, a même retracé l’historique, le contexte et les motivations qui ont guidé la signature de cet accord. Mais l’on peut toujours se poser une question : et si Jean-Pierre Fabre et ses amis avaient soutenu Gilchrist Olympio ?

Jean-Pierre Fabre, actuel président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC), parti issu de la scission avec l’Union des forces de changement (UFC) en 2010, et tous ceux qui l’on suivi à l’époque ont rejeté l’accord signé entre le pouvoir de Faure Gnassingbé et l’opposant historique Gilchrist Olympio. Pour eux, le fils de l’ablodé avait tout simplement trahi ses militants.

Le maire du Golfe 4 et ses lieutenants ont surfé sur les ressentiments d’un nombre non négligeable de nos compatriotes qui avaient du mal à oublier le passé douloureux qu’ils avaient connu. Mais réfléchissons un peu : quel Togolais avait plus de raisons que Gilchrist Olympio de vouloir se venger. Il était encore enfant quand son géniteur, le père de l’indépendance togolaise a été assassiné. Un meurtre que le père de l’actuel président de la République, feu général Gnassingbé Eyadema avait revendiqué jusqu’à sa mort en 2005.

De plus, il porte encore les stigmates de la lutte frontale qu’il a menée pendant des décennies. Qui était alors mieux placé que  lui pour avoir le courage de dire à un moment : stop, ça n’a pas marché, changeons de fusil d’épaule ? En tout cas, peu d’Hommes seraient capables d’une telle hauteur d’esprit. Malheureusement, l’accueil que l’on a fait à cette vision dans son propre camp a été déplorable.

Dix ans après, ceux qui avaient rejeté cet accord, n’ont-ils pas de remords ? Parce que, ce qu’ils promettaient à leurs militants en combattant le leader de l’UFC, ils n’ont pas réussi à l’obtenir. L’accord RPT-UFC a lui au moins eu le mérite de décrisper le climat politique et de baliser la voie pour des réformes favorables à une alternance future.

Alors, Jean-Pierre Fabre et les siens n’auraient-il pas mieux fait de mettre l’énergie gaspillée dans la rue et le combat politique stérile, au service de cet accord ? S’ils l’avaient fait, l’on apprécierait les résultats aujourd’hui. Malheureusement, ils ne l’ont pas fait. Et au lieu de la présidence de la République togolaise, monsieur Fabre doit se contenter de la mairie du Golfe 4.

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