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Cantines scolaires : un programme dont l’intensification se justifie parfaitement

Victoire Tomegah-Dogbè
Le programme des cantines scolaires a repris au Togo en 2008 grâce au financement de la Banque mondiale (BM) et de l’Etat. Mardi dernier, les députés togolais ont voté à l’unanimité une loi sur l’alimentation scolaire, afin de renforcer ses mécanismes de mise en œuvre. Cela se justifie si l’on tient compte de l’adage selon lequel « ventre affamé n’a point d’oreilles ».

« Les programmes de repas scolaires sont un moyen essentiel d’accroître non seulement l’inscription en classe mais aussi de soutenir l’assiduité, d’améliorer la performance scolaire et la croissance des économies locales », indique Ertharin Cousin, directrice exécutive du Programme alimentaire mondial (PAM). Et au Togo, l’on sait tous les avantages de ce programme pour le système éducatif et l’économie locale.

Les chiffres sont plutôt encourageants. 60% à 75% des besoins quotidiens des enfants en termes d’alimentation sont couverts par les repas scolaires. Le taux de fréquentation scolaire a augmenté jusqu’à 9,4%, comparé à 7% auparavant, dans les zones bénéficiaires. L’inscription des filles a augmenté de 12,6% alors que ce taux est de 5,5% dans les écoles non bénéficiaires. En termes d’efficience, les évaluations ont révélé que 75% des ressources du programme servent à l’achat des denrées alimentaires, contre une moyenne de 59% dans les programmes similaires mis en œuvre dans d’autres pays d’Afrique subsaharienne.

De plus, l’approche multisectorielle adoptée par le Togo dans la mise en œuvre de son programme a permis de renforcer le développement de l’économie locale grâce aux achats locaux et d’employer des femmes et des hommes dans les localités d’intervention.

Selon Victoire Tomegah-Dogbè, ministre en charge du Développement à la base, de l’Artisanat et de la Jeunesse, qui pilote ce projet, 97 518 élèves dans 315 écoles primaires publiques du Togo bénéficient aujourd’hui des cantines scolaires. Plus de 72,3 millions de repas ont été distribués depuis 2008.

Depuis 2011, le ministère dirigé par Mme Dogbè et celui en charge de l’Agriculture appuient des jeunes et des groupements de producteurs (production animale et végétale) et transformateurs de produits locaux à travers les projets et programmes tels que le Faiej, le Pradeb, le FNFI, le PSAEG/PRT, le Paiej-SP, le Pniasa, le Pasa etc… lors de la séance plénière du mardi dernier, les députés ont fait des propositions pour intensifier le programme, l’étendre à d’autres écoles, l’améliorer et le mettre à l’abri d’éventuels fossoyeurs. C’est d’ailleurs le but du projet de loi voté. La ministre Dogbè en a fait la promesse.

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