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Discussions politiques : pourquoi l’ANC veut-elle mettre entre parenthèse le CPC ?

Eric Dupuy

Cela est devenu une mode pour les acteurs politiques togolais, qui veulent tous rencontrer le président de la République. Où est l’urgence ? Et pourquoi ne pas s’associer simplement à la Concertation nationale des acteurs politiques (CNAP) qui est d’ailleurs récemment devenu le Cadre permanent de concertation (CPC) ?

Après la Dynamique monseigneur Kpodzro (DMK) qui se bat sans succès pour rencontrer Faure Gnassingbé, c’est au tour de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) de Jean-Pierre Fabre d’affirmer qu’elle essaie de rencontrer le chef de l’Etat, mais en vain. « Jean-Pierre Fabre a écrit trois fois au chef de l’Etat pour le rencontrer, mais il n’a pas reçu de réponse », a dévoilé samedi dernier Eric Dupuy, conseiller spécial du président national de l’ANC.

Le parti estime que le CPC est un fourre-tout qui n’aura aucun résultat. L’ANC estime qu’en ne donnant pas suite à sa requête, le pouvoir lui manque de considération. Mais, à voir de plus près, n’est-ce pas l’ANC qui manque de respect aux autres partis politiques qui sont au CPC ? Le parti réduirait-il les autres partis de l’opposition parlementaire et extra-parlementaire à rien ? Quel que soit son passé glorieux, l’ANC ne devrait pas perdre de vue qu’aujourd’hui, c’est l’Union des forces de changement (UFC), qui occupe le poste de chef de file de l’opposition. De plus, l’ANC n’est même pas représentée à l’Assemblée nationale. L’inviter à faire partie du CPC, est déjà un grand honneur fait au parti de Jean-Pierre Fabre.  Faure Gnassingbé a reçu Jean-Pierre Fabre lors de l’épisode du Collectif sauvons le Togo (CST).

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Aujourd’hui, aucune crise profonde ne menace le pays pour que le chef de l’Etat puisse accorder une rencontre en tête-à-tête à un parti qui a obtenu un score minable lors de la présidentielle dernière. Même le camp du prétendu « président démocratiquement élu », n’est pas certain d’avoir cet honneur. Eric Dupuy ne devrait pas aussi perdre de vue que c’est la CNAP, l’ancêtre du CPC qui a permis de faire certaines réformes récemment au Parlement.

Il est donc trop facile d’affirmer que rien ne sortira de ce cadre. En attendant que le chef de l’État et ses services jugent nécessaire de recevoir le président de l’ANC, le parti devrait sérieusement s’associer aux travaux du CPC et contribuer à en sortir de meilleurs résultats. Cela n’est pas impossible.

 

La rédaction