L’ancien Premier ministre du Togo, Agbéyomé Messan Kodjo, aurait-il envie de retrouver les privilèges de la primature ? En tout cas, contrairement à ce qu’il semble dire, il donne l’impression de s’y intéresser. Sinon, qu’est-ce qui justifie les déclarations qu’il a faites la semaine dernière lors de la conférence de presse de la Dynamique Kpodzro ?
« On nous a proposé le poste de Premier ministre sur un plateau d’argent, mais on a refusé. Nous avons dépassé ce stade. Nous voulons plus que la primature », a déclaré le candidat malheureux à l’élection présidentielle du 22 février 2020. Il est vrai qu’en politique, tout est possible et que les plus grands adversaires finissent souvent par travailler ensemble, lorsque les intérêts convergent.
Toutefois, rien ne prouve ici que le président du Mouvement patriotique pour la démocratie et le développement (MPDD) ait vraiment reçu une telle proposition. A l’heure actuelle et face aux défis auxquels le pays doit faire face, est-il l’homme de la situation ? Qu’est-ce qu’il n’avait pas fait avant et qu’il peut faire à présent ? Fera-t-il mieux que le Dr Klassou qui aujourd’hui, est devenu le maître incontesté de la primature ? Et puis, supposons que l’on lui ait vraiment fait une telle proposition, avait-il besoin de le clamer sur tous les toits ? N’est-ce pas plutôt une façon détournée pour lui de faire un clin d’œil au pouvoir ? Heureusement pour lui que lui-même affirme ne pas être candidat au poste de Premier ministre.
Pour quelqu’un qui se considère jusqu’à ce jour comme le véritable vainqueur de la présidentielle de février dernier, il serait paradoxal pour lui de devenir le Premier ministre de celui qu’il affirme avoir battu. D’ailleurs, au cas où Faure Gnassingbé envisagerait de modifier son gouvernement, il n’est pas certain que la piste Agbéyomé soit sur la table.