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Guinée-Bissau / Bataille autour du contrôle de l’Assemblée nationale

Umaro Sissoco Embalo, président de la Guinée-Bissau

Décidément, le nouveau président de la Guinée-Bissau a du pain sur la planche. Après l’imbroglio juridico-constitutionnel qui a amené la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao) à intervenir en sa faveur, une autre bataille se profile à l’horizon. Cette fois-ci au niveau de l’Assemblée nationale. Le nouveau président de la République devra, pour trancher définitivement cette bataille pour le contrôle du Parlement, dissoudre l’hémicycle au risque d’organiser des élections législatives anticipées dispendieuses pour asseoir une assemblée acquise à sa cause.

Lundi 25 mai dernier, le nouveau président de la Guinée-Bissau, reconnu par la Cedeao, a mené des consultations avec les partis politiques en vue de la formation du nouveau gouvernement, suivant les recommandations de la Cedeao.

Mais il se bute à un fait : la loi lui ordonne de nommer le Premier ministre au sein du parti majoritaire à l’Assemblée nationale. Sauf qu’à l’issue des dernières consultations législatives dans le pays en mars 2019, le PAIGC qui avait obtenu 47 sièges sur les 102, avait signé un pacte avec le parti APU/ PDGB. Ce qui lui avait permis le soutien des 5 députés de ce parti et donc de garder une majorité relative. C’est cette majorité qui avait mené à la primature Aristide Gomes, limogé par Umaro Sissoco Embalo fin février.

Rapidement après sa reconnaissance comme président élu par la Cedeao, Umaro Sissoco Embalo s’était empressé de nommer le leader du parti APU, Nuno Gomes Nabiam au poste de Premier ministre, croyant que l’accord avec le PAIGC est caduc. Sauf que 4 des 5 députés de ce parti fidèles à l’accord avec le PAIGC, continuent de le revendiquer. Ce qui rend difficile cette majorité recherchée par le nouveau président de la République.

Face à ce nouveau blocage, le nouveau président élu n’aura d’autres solutions que de dissoudre l’actuelle Assemblée nationale et convoquer le corps électoral pour de nouvelles élections législatives. Ce qui retarde le démarrage effectif de son programme ambitieux tant vanté pendant la campagne électorale.

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