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Guinée/Parlement : Elu à la présidence du Parlement, Amadou Damaro Camara promet un dialogue déjà « mort-né » avec l’opposition

Amadou Damaro Camara

Son élection au perchoir de l’Assemblée nationale guinéenne mardi 21 avril 2020 n’était en réalité qu’une simple formalité. Face au seul autre candidat en lice, Mohamed Lamine Kaba, candidat du parti Force des intègres pour la démocratie et la liberté (Fidel), Amadou Damaro Camara avait fait le plus dur en se faisant d’abord choisir comme candidat du RPG Arc-en-Ciel, au terme de longues négociations. Sitôt plébiscité par une Assemblée orpheline de la majorité de l’opposition, le nouveau président du Parlement guinéen s’engage à renouer le dialogue. Mais avec quelle opposition ?

Connu pour ses propos à caractère incendiaire et vindicatif qui lui ont valu la prison sous le régime de Lansana Conté, Amadou Damaro Camara a surpris plus d’un ce mardi 21 avril dès son élection à la tête du Parlement avec un discours qui se veut rassembleur dans une situation sociopolitique caractérisée par le boycott de l’opposition. « Je me suis offert à user de tous mes moyens pour aller vers les autres et leur demander d’accepter pour qu’on se parle. La Guinée est notre bien commun et il n’y a pas des raisons qu’on ne puisse pas parler de cette Guinée pour que chacun y trouve son petit coin de bons vivres ».

Devant ce discours « prêt-à-porter » que l’on rencontre souvent après des élections, l’opposition guinéenne ne s’en émeut point. D’ailleurs, cette opposition « accusatrice » réunie au sein du FNDC rejette dans un communiqué, ce qu’elle appelle un Parlement « illégal et illégitime » et appelle à une journée morte et à des manifestations sur toute l’étendue du territoire guinéen.

C’est dire que ce défi de renouer avec le dialogue avec une opposition non seulement absente à cette 9ème législature, mais aussi qui ne reconnait pas la légitimité de cette assemblée, est déjà compromis.

Démarrée depuis la mise en branle du projet de modification de la Constitution par le président Alpha Condé, la contestation de l’opposition guinéenne s’est étendue au boycott des législatives du 22 mars dernier ayant conduit à cette Assemblée nationale. On a dénombré une dizaine de morts du côté des manifestants et des dégâts matériels importants. Tout ceci ajouté aux nombreuses irrégularités constatées par les chancelleries étrangères présentes en Guinée a entamé la crédibilité d’une telle institution.

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