Décédé le 23 octobre 2022, le vice-président de l’Alliance nationale pour le changement (ANC) Patrick Lawson a été inhumé le weekend dernier. Dans le cadre de ses obsèques, un hommage lui a été rendu le samedi 26 novembre 2022. Les propos du ministre Gilbert Bawara en cette circonstance prouvent à suffisance qu’au-delà du combat politique, les acteurs qui se frottent sur ce terrain, demeurent des humains.
Qui aurait cru que malgré les relations visiblement très souvent tendues entre le parti de Patrick Lawson et le parti au pouvoir, Union pour la République (Unir), lui et Gilbert Bawara entretenaient de très belles relations ? « Le temps, maître de l’histoire nous a permis de nous côtoyer, de nous connaître, et de nouer une relation d’amitié et de travail dépassionnée et désintéressée », a révélé Gilbert Bawara.
Les deux hommes étaient devenus très proches selon les témoignages du ministre. Toutefois, rappelle-t-il : « Cette proximité et ce respect mutuel ne signifiaient point une quelconque faiblesse dans la défense de nos opinions, de nos convictions politiques différentes, mais plutôt une rencontre de deux esprits éclairés et civilisés. Je mesure la chance que j’ai constamment eue, à travers Patrick, d’avoir en face de moi un démocrate et un républicain convaincu ».
Voilà ce que l’on attend des acteurs politiques. Avoir des avis divergents ne signifie pas que l’on doit vivre comme des chats et des chiens, des ennemis qui s’affrontent violemment à la moindre occasion. Malheureusement, c’est de cette façon que l’on a façonné une grande partie de l’opinion publique togolaise. Être ami avec une personne issue du pouvoir, c’est pactiser avec le Diable, c’est devenir un faux opposant et perdre la faveur d’un certain nombre d’irréductibles de l’opposition.
Dans son discours, Gilbert Bawara évoque cet esprit qui anime beaucoup de nos compatriotes. « Il n’est pas aisé, dans notre société togolaise, de se livrer à l’exercice auquel j’ai voulu et décidé de m’atteler en ces circonstances douloureuses, en portant publiquement témoignage de l’amitié et de la proximité qui me liaient à Patrick. Nous avons bien trop souvent tendance à nous enfermer dans les certitudes de nos vérités, voire, parfois, à magnifier le mensonge, la duplicité et l’hypocrisie », a-t-il fait remarquer.
L’histoire de ces personnalités vient trancher avec la tendance habituelle et donne une belle leçon d’humanité. Le président de la République Faure Gnassingbé a d’ailleurs joué un grand rôle pour la prise en charge sanitaire de Patrick Lawson dans les derniers moments de sa vie. « Malgré les moments de tensions extrêmes, malgré les combats et les luttes politiques âpres et ardus, la courtoisie, le respect de l’adversaire politique, l’esprit de tolérance, la tempérance et la modération, ne quittaient presque jamais Patrick », témoigne à nouveau monsieur Bawara à propos de l’illustre disparu.
« Nous sommes en peine, nos cœurs saignent. L’adversité politique, les combats, les oppositions et les luttes politiques ne doivent jamais nous enlever la part d’humanité et d’humanisme que chacun porte en lui, et qu’il faut laisser se manifester lorsque les circonstances l’exigent », a précisé le collaborateur de Faure Gnassingbé en ce moment solennel.
La rédaction
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