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Lutte contre la Covid-19 au Togo : la lassitude est en train de prendre le dessus au sein de la population

Le port du masque, une nécessité

Cela fait le septième mois que le gouvernement togolais a déclaré le premier cas de coronavirus sur son territoire. Une lutte acharnée a été engagée et des résultats appréciables ont été obtenus. Nos compatriotes ont accepté de faire les sacrifices qui s’imposaient. Mais, plus le temps passe et l’on se rend compte qu’au sein de la population, la lassitude est en train de prendre le dessus.

Avant même que le virus n’atteigne notre territoire, beaucoup de nos compatriotes poussaient le gouvernement à adopter des mesures restrictives, notamment la fermeture des frontières. Ils avaient raison d’être inquiets. Le spectacle apocalyptique qu’offraient les pays occidentaux ne pouvait laisser personne indifférent. Les hôpitaux étaient débordés, au point où les soignants étaient obligés de donner la priorité à certains patients sur d’autres. D’ailleurs, parmi eux-mêmes, beaucoup succombaient à la maladie. Les morgues étaient pleines, et l’on devait apprêter des camions frigorifiques.

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Les gens mouraient chez eux ou encore, dans la rue. Aux Etats-Unis, en Espagne, en France, en Italie et ailleurs, des enterrements collectifs étaient organisés par les autorités. Les familles ne pouvaient plus avoir accès aux corps de leurs défunts pour un dernier hommage. Il ne fallait prendre aucun risque. Le spectacle était effrayant. En regardant cela les populations des pays africains comme le Togo, qui manquent de moyens, avec un système de santé embryonnaire, ne pouvaient qu’implorer le ciel.

Et lorsqu’on entend le directeur général de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus dire aux Africains de « s’attendre au pire », la panique ne pouvait que gagner les populations. Et au départ, les mesures prises par le gouvernement, bien que difficiles à supporter, ne semblaient pas suffire à certains compatriotes qui en réclamaient plus.

Alors que le bouclage des principales villes et le couvre-feu semblaient compliquer la vie à certains, d’autres n’hésitaient pas à réclamer le confinement général. Cela aurait été catastrophique pour un pays comme le nôtre. Il est vrai que si la situation l’avait exigé, l’on n’aurait pas eu le choix. Mais, heureusement, le gouvernement n’a pas été confronté à une équation aussi complexe.

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Le port obligatoire du masque adopté plus tard par le gouvernement était réclamé depuis longtemps par beaucoup de nos compatriotes. Tout comme d’ailleurs la fermeture des écoles et des lieux de culte. Mais avec le temps, la lassitude gagne les cœurs. Le port du masque est devenu comme un fardeau. De plus en plus de voix réclament la réouverture des lieux de culte et des frontières.

Mais, il faudra encore attendre que le gouvernement apprécie l’évolution de la situation, avec l’avis du Conseil scientifique, pour aller plus loin dans la normalisation. L’on a tout de même fait du chemin. Les frontières aériennes sont ouvertes, les écoles également et les examens sont presque à leur terme. Le Togo ne fait pas dans l’immobilisme.

Edem Dadzie