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Mali/ Nouvelles de l’opposant Soumaïla Cissé après le putsch: le parfait timing

Des pancartes demandant la libération de Soumaïla Cissé

Alors qu’une délégation de la Cedeao a tenu une rencontre de travail avec la junte ayant déposé le président Ibrahim Boubacar Keita le 18 aout dernier, l’on apprend que l’opposant Soumaïla Cissé, aux mains de présumés djihadistes depuis des mois, vient d’écrire à sa famille. Une sortie, qui, même si elle a été saluée, amène à se questionner sur le timing parfait avec les échanges de la délégation médiatrice et les putschistes.

Dans d’autres circonstances, l’on se serait arrêté sur la bonne nouvelle qui précise que l’opposant se porte bien. Et même si la nouvelle réjouit,  sa famille biologique et politique en premier, elle n’évoque pas moins une concordance de temps avec l’actualité politique dans le pays.

Le rapprochement mérite d’être fait dans la mesure où la libération de l’opposition numéro 1 de l’ex-président constituait l’une des principales revendications des manifestants. Dans un élan de compassion, le président IBK avait ainsi assuré mi-juin que son rival était en vie et que « s’il plaît à Dieu, il reviendra bientôt ».

Les nouvelles de l’opposant malien séquestré par des djihadistes présumés en mars 2020 coïncident bizarrement avec les négociations en coulisses menées par l’ancien président Goodluck Jonathan avec la junte militaire. Au moment où cette dernière avait promis d’instaurer une transition politique qui sera dirigée par un civil u un militaire en vue de doter le pays d’institutions fortes, cette nouvelle preuve de « vie » de l’opposant Soumaïla ne peut passer inaperçu. Elle sonne plutôt comme un message à ceux qui discutent actuellement de l’avenir du pays que s’il faut doter le pays d’institutions fortes, il faudra un homme « fort », à l’instar de Soumaïla Cissé.

Alors que son enlèvement avait été tenu comme un dommage collatéral de la crise malienne, le départ du président IBK et la transition en vue pourront ouvrir la voie à une probable libération du chef de file de l’opposition.

Tout compte fait, le putsch militaire au Mali est une opportunité pour l’URD, le parti de Soumaïla Cissé. Arrivé second à la présidentielle de 2018 avec 33% des voix, Soumaïla Cissé avait rejeté catégoriquement les résultats. Alors qu’il était en campagne pour les législatives dans son fief électoral de Niafunké dans le nord du Mali, il a été enlevé par des hommes armés. Son garde-corps touché par balles succombe quelques heures plus tard à ses blessures. Depuis cette date, aucune revendication et aucune piste conduisant à lui n’ont été officiellement dévoilées à l’opinion publique.

Lire également : Mali/ Quelle rançon pour obtenir la libération de l’opposant Soumaïla Cissé et de sa délégation?

T.M.