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Présumé détournement dans le pétrole: entre Taama et Alipui, qui pour situer au juste l’opinion ?

Présumé détournement dans le pétrole: entre Taama et Alipui, qui pour situer au juste l’opinion ?
La présumée affaire de détournement dans l’importation du pétrole au Togo connaît de nouveaux développements ces dernières heures. Une thèse exposée par l’honorable Séna Alipui, président du groupe parlementaire Union des forces de changement (UFC) à l’Assemblée nationale, rejette les éléments présentés par le bi-hebdomadaire L’Alternative. Au même moment, son collègue président du groupe parlementaire Net/PDP, l’honorable Gerry Taama, évoque la possibilité d’écouter le ministre en charge du Commerce.
 

L’affaire a été révélée par le journal L’Alternative qui est connu pour ses articles fréquents sur de présumés détournements de fonds dans notre pays. Gerry Taama félicite d’ailleurs le journal pour son « remarquable travail d’investigation ». Francis et Fabrice Adjakly qui géraient jusqu’à un passé récent l’achat et la mise à disposition du pétrole dans notre pays, aurait organisé en complicité avec d’autres personnalités, depuis 2014, un détournement de fonds de près de 500 milliards de FCFA.

L’affaire a défrayé la chronique pendant plusieurs jours. Mais en ce moment où notre pays cherche des moyens pour financer son plan de développement (PND), peut-il se permettre le luxe de voir des fonds aussi colossaux disparaître ? Et puis, à combien s’élèvent les recettes  fiscales du Togo pour qu’une seule famille emporte une telle somme ? Voilà l’un des questionnements de l’honorable Alipui.

« Au vu de l’article et sur la base des informations que j’ai recueillies, je n’ai pas matière à ouvrir une enquête parlementaire ou à convoquer un ministre pour être écouté. Donnez-moi un début de preuve. Ferdinand ne le fait pas. Il essaie juste de jouer sur les émotions en parlant de mon père qu’il connaît très bien », se défend l’honorable Alipui.

Selon le député, « si quelqu’un a des éléments prouvant qu’on a détourné 400 à 500 milliards, qu’il saisisse le procureur de la République ». Lui-même se dit d’ailleurs ouvert pour écouter quiconque aurait des éléments « convaincants ». Pour l’heure, cette affaire est « l’histoire d’un meurtre sans cadavre, un règlement de comptes », selon l’honorable député.

Son collègue par contre trouve qu’il y a eu un conflit d’intérêt dans la gestion du secteur du pétrole. « Ce que j’ai compris de cette affaire, c’est que c’est plus un gros délit d’initiés, associé à une collusion d’intérêts familiaux ». Pour lui, il faudrait envisager une enquête parlementaire, une auto-saisine du procureur ou la constitution de partie civile, la commande d’un audit par l’exécutif ou encore une action de la part de la société civile.

Ce que pense pouvoir faire l’honorable Taama, c’est d’interpeller qui de droit. « Je viens d’interpeller le ministre du Commerce pour qu’il nous explique en détail comment se gère la commande et la distribution du carburant dans notre pays ». En attendant, l’opinion reste partagée entre les accusations du journal L’Alternative et le mutisme des accusés.

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