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RDC/ Jean-Marc Kabund, défié au sein de son parti, éjecté de la vice-présidence de l’Assemblée nationale

Jean-Marc Kabund-A-Kabund

La descente aux enfers du président intérimaire du parti présidentiel congolais continue son bonhomme de chemin. Défié sur son autorité au sein de l’UDPS depuis qu’il en assure l’intérim, après l’élection de Félix Tshisekedi à la présidence de la République, Jean-Marc Kabund vient d’être destitué de son poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale à une écrasante majorité des députés.

Des menaces, une bagarre et une suspension. La séance a été pour le moins agitée, lundi, à l’Assemblée nationale congolaise. Réunis ce lundi en plénière pour se prononcer sur la pétition du député d’opposition Jean-Jacques Mamba réclamant la destitution de Jean-Marc Kabund-a-Kabund de son poste de premier vice-président de l’Assemblée nationale, les députés ont cependant fini par procéder au vote : 289 ont voté pour, 17 contre et 9 se sont abstenus, sur les 315 qui ont pris part au vote (sur 500 députés).

Ce vote intervient deux jours après l’arrestation de l’élu du Mouvement de libération du Congo (MLC), à l’origine de la pétition. Jean-Jacques Mamba réclamait le départ de Kabund, critiquant ses prises de position dans la polémique autour de l’organisation du Congrès pour la prorogation de l’état d’urgence. Sa pétition, envoyée au bureau de la présidente de l’Assemblée nationale Jeanine Mabunda le 13 mai, avait recueilli 62 signatures, dont plusieurs émanant du FCC.

Mais trois députés avaient assuré n’avoir jamais signé ce document. Jean-Jacques Mamba a été arrêté pour « faux et usage de faux » le 23 mai, suite à une plainte d’un élu de l’UNC, Simon Mpiana Ntumba, qui l’accuse d’avoir falsifié sa signature. Son interpellation a provoqué un tollé à l’Assemblée et a été dénoncée par la présidente de la Chambre basse ainsi que par les présidents des groupes parlementaires. Lors de sa plénière, l’Assemblée nationale a adopté une résolution pour demander à la Cour de cassation de suspendre les poursuites et la détention de Jean-Jacques Mamba.

Son autorité « présidentielle » à l’Assemblée nationale n’est plus à l’ordre du jour, même s’il reste député et quand bien même ce poste de premier vice-président restera encore dans l’escarcelle de l’UDPS.

Fidèle de Tshisekedi, Jean-Marc Kabund s’est retrouvé à plusieurs reprises en opposition avec le Front commun pour le Congo (FCC). En novembre dernier déjà, certains élus du FCC avaient envisagé une procédure en destitution après des propos jugés polémiques à l’encontre de Joseph Kabila.

Ejecté de ce poste de vice-président, Jean Marc Kabund risquerait aussi d’être éjecté du poste de la régence par intérim du parti, l’UDPS. Car, là aussi, sa nomination à ce poste violerait l’article 26 qui règle la question de l’intérim à la tête de l’UDPS.

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