L’évolution actuelle du dialogue politique et les propos des leaders de l’opposition ne rassurent pas. Beaucoup d’observateurs prédisent déjà un fiasco, ce qui ne doit pas arriver. Ce dialogue doit contribuer à avancer le Togo et pour ce faire, il va falloir se tourner vers des acteurs externes à la crise qui font des propositions en fonction de leur grande expérience de la scène politique et de l’importance qu’ils accordent à l’intérêt général.
Maître Joseph Kokou Koffigoh est l’une de ces personnalités qui savent d’où vient le Togo et où il faut le conduire. Après avoir participé à la conférence nationale souveraine, il fut porté à la tête du gouvernement de transition qui a connu un échec. Si toute la classe politique comme dans d’autres pays avait soutenu cette transition dans la paix et la tolérance, le Togo n’aurait plus connu de crises.
Au contraire, on a assisté à des tentatives de règlements de comptes, au radicalisme, à la loi des vainqueurs. Ce qui n’a engendré qu’un durcissement du régime en place. S’étant retiré de la politique depuis quelques années, Me Koffigoh est l’une des personnes qui est en mesure de proposer une solution réaliste pour permettre une sortie de crise réelle et durable. Les médiateurs ont donc tout intérêt à tenir compte de ses avis.
Sur quatre scénarios, deux paraissent viables
Dans une publication sur sa page Facebook, il propose quatre solutions dont les deux dernières ne peuvent pas marcher. La troisième porte sur le scénario de la rue. « Neuf mois de grève générale et illimitée ont beaucoup plus affaibli les populations et l’opposition que le pouvoir », soutient l’ancien Premier ministre Koffigoh. Selon lui, il y a plus de gens silencieux qui s’accommodent du statu quo qu’on ne le pense.
Le quatrième scénario, portant sur l’armée, n’est pas du tout à envisager. « Elle ne se mettra pas du côté de ceux qui contestent le pouvoir d’Etat par des méthodes ou un discours radical. Elle obéira à tout pouvoir légitime et légal qui serait issu des urnes ». Les deux premiers scénarios, méritent l’attention de tous les Togolais.
Scénario 1 : le dialogue admet que le président doit terminer son mandat. Par un gentleman agreement sous les auspices du facilitateur, le président renonce volontairement à se présenter à la présidentielle de 2020. Les jeux seront ouverts entre une personnalité du pouvoir et le ou les candidats de l’opposition. A moins qu’un troisième larron dans le genre Macron ne vienne rafler la mise.
Scénario 2 : le parti présidentiel s’en tient à la non rétroactivité de la loi constitutionnelle. Dans ce cas, le focus sera mis sur les conditions optimales de transparence des futures élections. Dans la configuration actuelle de l’opinion publique, les chances sont égales pour les parties en conflit. Le peuple pourra ainsi exercer sa souveraineté. Il suffira de se doter de moyens suffisants pour éliminer les velléités de fraude d’où qu’elles viennent.
Le deuxième scénario cherche l’équilibre
Cette deuxième proposition qui paraît plus réaliste, reçoit l’assentiment de plusieurs observateurs et acteurs politiques qui ne veulent pas verser dans la politique politicienne et le populisme. Gerry Taama, président du Nouvel engagement togolais (Net) a récemment fait une sortie dans laquelle il proposait pratiquement le même schéma. S’entendre sur des règles claires et laisser le peuple décider dans les urnes. Se focaliser sur une personne, ne fera que prolonger les échéances.
L’essentiel, ce sont les réformes, et sur cet aspect tout le monde est d’accord.
Edem Dadzie
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