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Accra, ou des pas en arrière de la C14

Illustration de la rédaction

Même si le voyage prévu par la Coalition des 14 partis pour Accra, vient d’être annoncé comme reporté selon les informations de dernières minutes, il y a de bonnes raisons de se demander : Encore Accra pour quel résultat ?  Tant  le  blocage  voulu  par  la  C14  en  misant  sur  les  manifestations  de  rue,  a  fini  par  émousser  ses  propres énergies, lasser sa base et réduire comme une peau de chagrin, ses marges de manœuvres.

Alors quel sens revêtirait un voyage à Accra aujourd’hui pour aller rencontrer Nana Akufo-Addo, l’un des deux facilitateurs désignés par la Cédéao et ce à la veille d’un prochain sommet de cette organisation régionale censé écouter les rapports de la mission assignée aux deux facilitateurs, pour ensuite plancher et décider définitivement  de  la question togolaise.

Une chose est certaine, la position de la Cédéao, tout comme celle du groupe des 5 puissances diplomatiques – France, Allemagne, Etats-Unis, Union Européenne, Système des Nations unies – est claire et consiste tout simplement, à convier les acteurs politiques togolais à accepter de trancher « leurs malentendus » dans les urnes.

Toujours pas de résultat concret, plus de 3 mois après l’ouverture du dialogue sous l’égide du président ghanéen en vue d’une sortie apaisée de la crise. Alors que l’espoir était permis et beaucoup de Togolais priaient pour qu’un minimum d’entente puisse faire avancer les choses, la C14 avait choisi de mettre les pieds dans les plats, en optant pour un retour aux manifestations de rue, arguant que le miracle viendrait de la rue…Elle  avait  fièrement  et gaillardement décidé d’aller annoncer, cette violation de sa propre parole au facilitateur ghanéen. C’est le même, qu’elle est sur le point d’aller rencontrer ?

Avec quelle tronche et sous quel ton ?

Aujourd’hui, l’étau du Temps se resserrant contre elle car non seulement le facteur Temps court, presse et vole… sans attendre. Il est très déterminant à la fois pour les élections dont les délais s’approchent et pour la tenue des prochaines assises de la Cédéao, à Lomé.

Alors, aller aujourd’hui à Accra pour la C14 – en attendant de connaitre la nouvelle date retenue pour le voyage – représente presque l’une des seules cartes à jouer, pour se conformer aux positions des différentes institutions incarnant la communauté internationale. Cela signifie,  plus  encore  des pas en arrière pour la C14 qui aurait pu tout gagner, en évitant savamment et soigneusement de ressortir entre temps la stérile recette des manifestations de rue. On aurait avancé de plusieurs pas dans le dialogue….

Dieudonné Korolakina