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Affaire dite d’escroquerie internationale, Pascal Bodjona de retour devant les tribunaux

L’affaire dite d’escroquerie internationale fait de nouveau parler d’elle. De sources bien introduites, en effet, l’on apprend que Monsieur Pascal Bodjona, ex-directeur de cabinet du président de la République et ex-ministre de l’Administration territoriale, inculpé dans ce dossier est convoqué ce jeudi 19 avril à la Cour suprême.

Pascal Bodjona, pour rappel avait passé plus de 500 jours en détention, dans cette affaire, avant d’être libéré en février 2016. Les raisons de cette libération, plusieurs mois après la décision de la Cour de la communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest de le juger ou de le libérer, avaient suscité polémiques et commentaires en tous genres. Officiellement, cette décision du juge ordonnant la mise en liberté de Pascal Bodjona, n’était subordonnée à aucune obligation particulière.

Mais, nombre d’analystes estimaient que la remise en liberté de M. Bodjona n’induisait pas son innocence ni ne mettait fin aux poursuites. C’était une liberté d’office soutenue par l’article 113 du Code de Procédure pénale togolais qui dispose qu’en « matière correctionnelle, lorsque le maximum de la peine prévue par la loi est inférieure à deux ans d’emprisonnement, l’inculpé domicilié au Togo ne peut être détenu plus de dix jours après sa première comparution devant le juge d’instruction s’il n’a pas déjà été condamné soit pour un crime, soit à un emprisonnement de plus de trois mois sans sursis pour délit de droit commun.

La mise en liberté est également de droit lorsque la durée de la détention préventive atteint la moitié du maximum de la peine encourue et que l’inculpé est délinquant primaire. »Depuis, l’on croyait ce dossier clôt et qu’un non-lieu tacite éteignait l’action publique. Cette impression a été récemment renforcée par les révélations de la présence de Pascal Bodjona aux côtés d’Albert Kan-Daapah, ministre ghanéen de la Sécurité, en plein préparatif du dialogue entre les acteurs de la crise togolaise.

Il a proposé ses services au président ghanéen, Nana Akufo-Addo, selon nos confrères de Jeune Afrique, en sa qualité de médiateur dans la crise togolaise. Ce dernier l’a reçu à Lomé en fin d’année dernière pour recueillir ses observations et lui confier une mission. Et il a ainsi facilité les rencontres d’Albert Kan-Dapaah, le ministre ghanéen de la Sécurité, chargé du dossier togolais, avec les protagonistes de la crise. Selon la même source, Bodjona avait déjà eu plusieurs entretiens avec Faure Gnassingbé et rencontré régulièrement les leaders de l’opposition.

Il faut dire que c’est un homme d’affaires originaire des Emirats Arabes Unis dénommé Abass Al-Youssef qui avait porté plainte contre l’ancien ministre. Il lui reprochait d’avoir utilisé sa position de l’époque, pour rendre crédibles les manœuvres destinées à l’escroquer, se rendant ainsi complice de ces faits. Ce vaste dossier avait concerné l’ancien patron du groupe Elf, Loïk Le Floch-Prigent et Bertin Sow Agba, un homme d’affaires togolais.

TM