Les présidents guinéen, Alpha Condé et ghanéen, Nana Akufo-Addo, facilitateurs dans la crise politique togolaise, sont annoncés à Lomé pour le mercredi 27 juin 2018. A l’approche de la conférence des chefs d’Etat et de gouvernement de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), cette énième visite sonne comme un dernier round avant les recommandations tant attendues.
Ce sera l’occasion pour les deux chefs d’Etat d’échanger certainement pour une dernière fois avec les acteurs que sont le parti au pouvoir Union pour la République (Unir), la Coalition des 14, le gouvernement et d’autres regroupements qui ont fait des propositions pour une sortie de crise.
Il y a quelques semaines, Jean-Claude Kassi Brou, président de la Commission de la Cedeao, était au Togo avec les représentants des deux facilitateurs à leur demande « Lorsque nous avons reçu la délégation conduite par le président de la Commission de la Cedeao, il nous a été bien dit que c’était une mission qui doit rendre compte aux facilitateurs qui avaient l’intention de venir eux-mêmes », explique Brigitte Kafui Adjamagbo Johnson, coordinatrice de la Coalition des 14. Mais les Togolais doivent le savoir, «il ne s’agira pas pour la Cedeao de sortir d’un chapeau les solutions de sortie de crise », prévient-elle.
Il revient aux acteurs et à chaque Togolais individuellement de faire sa part. C’est d’ailleurs ce qu’a fait savoir le président Nana Akufo-Addo, à l’ouverture du dialogue en février dernier.
Aujourd’hui, la situation semble se normaliser progressivement. Les manifestations ne sont quasiment plus à l’ordre du jour, le gouvernement en profite pour faire redécoller l’économie et prend des initiatives pour améliorer les conditions de vie des populations togolaises. Les mesures d’apaisement continuent à être mises en œuvre, avec la libération récemment encore de certains détenus.
Mais rien n’est encore joué, si les acteurs politiques s’amusent à s’éterniser sur des positions tranchées, on risque de revivre des événements déplorables sur la terre de nos aïeux. Et personne n’en sortira gagnant. Certes, les facilitateurs feront de leur mieux pour aider le Togo à sortir de la crise, mais il est clair que rien ne se fera sans une bonne volonté de part et d’autre. Actuellement, c’est donc la course contre la montre, la mise en jeu des dernières stratégies, mais aussi le moment de penser à l’intérêt supérieur de la nation pour faire les concessions qu’il faut pour débloquer la situation.
Edem Dadzie
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