Le vœu du président Ouattara au moment où il créait le RHDP semble s’éloigner de plus en plus. Après le PDCI-RDA, l’UDPCI se désolidarise du Rassemblement des houphouëtistes pour la démocratie et la paix (RHDP). D’aucuns auraient pensé à un calcul tactique de son président Albert Mabri Toikeusse. Mais hélas. Non seulement l’UDPCI quitte la coalition mais elle tombe dans l’opposition et promet de combattre le RHDP à la présidentielle d’octobre 2020.
De mauvaise nouvelle en mauvaise nouvelle, le parti au pouvoir fait des recettes. De toute évidence, l’on devrait s’attendre à de telles défections quand on sait l’alliance parfois contre nature nouée pour sortir un rassemblement de partis qui se réclament de l’héritage du Père de la Nation Félix Houphouët-Boigny. Et comme on devrait s’y attendre, cette alliance n’aura fait des recettes que jusqu’en 2018, car, sentant le coup fourré, Henri Konan Bédié du PDCI prit son chemin.
Albert Mabri Toikeusse de l’UDPCI aura tenu un peu plus longtemps que le sphinx de Daoukro. Peut-être le déclic lui serait venu après la démission du vice-président de la République Kablan Duncan. Après une réunion du bureau politique dimanche 2 août, le principe de la rupture a été consommé. L’UDPCI quitte la coalition et passe à l’opposition. Pour l’ancien ministre, l’expérience avec le RHDP n’a été que maltraitance, mise à l’écart, limogeage. « Il y a beaucoup de suffisances chez les autres, il y a du mépris, il y a l’oubli, il y a l’égoïsme… Nous nous sommes éloignés en termes de convictions profondes ».
Le président de l’UDPCI, qui avait déjà marqué son désaccord lors du choix du Premier ministre Amadou Gon Coulibaly pour représenter le RHDP pour la présidentielle d’octobre 2020 prochain, estime que son parti a de meilleures chances de remporter cette présidentielle. « Nous pensons que le moment est venu de faire l’offre à nouveau aux Ivoiriens pour consolider les bases de la paix. 2010 n’est pas 2020. Je pense que nos chances sont très grandes. ».
En politique, tout est possible. C’est pourquoi l’UDPCI, qui avait récolté 3% des voix en 2010 espère faire mieux, beaucoup mieux pour diriger la Côte d’Ivoire. Peut-être espère-t-il nouer une autre alliance avec d’autres partis de l’opposition, à l’instar du PDCI. Mais une chose est sûre, Albert Mabri Toikeusse est parti, tout comme Pascal Affi N’Guessan du FPI, pour servir juste de « Joker » pour celui d’entre le RHDP ou le PDCI qui arrivera 1er et second au premier tour de la présidentielle d’octobre 2020 prochain.
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