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Coup d’Etat au Mali : Les Chefs d’Etat exigent le retour du président IBK à la tête du Mali

Réunion par visioconférence des chefs d'Etat de la Cedeao

 

A la réunion du Conseil des chefs d’Etats de la Cedeao qui s’est tenue par visioconférence mercredi 19 aout 2020, la question malienne était au cœur des échanges. Entre fermeté et pragmatisme, la réunion s’est parfois muée en interminable argumentaire juridique pour justifier telle ou telle position. Parmi les partisans de la fermeté, on retrouve naturellement l’ivoirien Alassane Ouattara et le guinéen Alpha Condé, tous deux confrontés dans leur pays à des scénarios de contestations presque similaires. De l’autre côté, on retrouve le Togolais Faure Gnassingbé, le burkinabé Christian Kaboré ou le sénégalais Macky Sall.

Si tous les participants ont dénoncé le coup de force des militaires maliens et appelé à des sanctions pour les putschistes, le consensus ne s’est toutefois pas dégagé quant à la forme de rétablir la légalité au Mali. Pour les présidents Alassane Ouattara et Alpha Condé, la Cedeao devrait faire respecter l’ordre constitutionnel dans l’espace ouest africain et montrer l’exemple. IBK devrait donc être réinstallé dans ses fonctions et préparer lui-même une transition.

En revanche, leurs homologues Togolais, Sénégalais et Burkinabé sont d’accord pour la fermeté de forme, mais dans un schéma beaucoup plus réaliste. Libération d’IBK, mise en place d’une transition politique, mais sans retour du président IBK aux affaires. Allant plus loin, le sénégalais Macky Sall a plaidé pour un assouplissement de la mesure de fermeture des frontières de la Cedeao avec le Mali, s’inquiétant de l’impact que celle-ci pourrait avoir sur les populations maliennes. Mesure que son homologue ivoirien applique déjà. Il a pu obtenir tout de même la levée des restrictions sur le carburant, l’électricité et les denrées de première nécessité.

Si aucun dialogue « officiel » ne pourra être possible avec les putschistes, puisqu’étant dans une position anticonstitutionnelle, la question est de savoir comment la délégation de chefs d’Etat qui va se rendre au Mali pourra faire respecter les différentes mesures prises.

Pour l’heure, cette délégation arrive ce vendredi 21 aout 2020 et est composée de l’ancien président nigérian Goodluck Jonathan, déjà médiateur de la Cedeao au Mali ces derniers mois, du ministre nigérien des Affaires étrangères, Kalla Ankourao, qui y représentera le président en exercice de l’organisation, le Nigérien Mahamadou Issoufou. Le président de la commission de la Cedeao, l’Ivoirien Jean-Claude Brou, devrait aussi y participer.

La délégation devra s’assurer des bonnes conditions de détention d’IBK et de son Premier ministre, Boubou Cissé, lesquels sont également surveillés par la Minusma dont le chef, le Tchadien Mahamat Saleh Annadif participait à la visioconférence du 20 août. Ils pourront dialoguer avec les putschistes au sujet d’une éventuelle évacuation sanitaire d’IBK.

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