La deuxième rencontre des parties prenantes au dialogue inter togolais s’est tenue le vendredi dernier, mais sans résultats significatifs. Les assises suspendues reprendront à une date ultérieure, le temps que le médiateur, président du Ghana, Nana Akufo-Addo, fasse une tournée en Europe et aux États-Unis. Cette nouvelle pause n’est pas du goût de certaines personnes qui sont impatientes de voir ce dialogue aboutir.
Après plus de trois heures de discussions, le facilitateur, de commun accord avec les protagonistes, a décidé de suspendre les pourparlers. Selon le communiqué ayant sanctionné les travaux de la journée, la séance a abordé divers sujets, notamment les questions constitutionnelles, les mesures d’apaisement et le renforcement du climat de confiance.
«Au cours de cette réunion, les discussions ont été sincères. Les deux parties ont librement exprimé leur point de vue concernant les questions constitutionnelles. Ils ont également évalué les mesures d’apaisement et le renforcement du climat de confiance », précise le communiqué.Compte tenu de l’agenda chargé du médiateur, l’équipe de la médiation a annoncé l’arrêt temporaire des travaux.
Devant l’expression de la déception de ses interlocuteurs face à ce nouveau report, Daniel Oséï, ambassadeur du Ghana au Togo et porte-parole de l’équipe de la médiation, a expliqué qu’«on ne peut pas demander à un président qui a son propre agenda d’être disponible à tout moment ».
Il fallait s’y attendre. Selon un analyste politique, le président ghanéen est d’abord élu pour s’occuper des problèmes de ses compatriotes, il aura d’ailleurs des comptes à rendre. Il serait donc irréaliste de penser qu’il va se mettre à la disposition du Togo pendant 10 jours sans interruptions. Il est vrai que la présence d’un arbitre facilite les discussions et donne une meilleure chance de réussite, mais selon cet analyste, « les Togolais ne pouvaient-ils pas s’entendre sans les Ghanéens ? ».
Cette situation doit faire réfléchir tous les acteurs, surtout ceux de Libération des détenus en marge des manifestations l’opposition qui ont des revendications à faire passer. La médiation a été claire, elle n’a pas de solutions miracles à apporter. Ce sera aux Togolais de s’entendre.
C’est dire que même avec la présence d’un médiateur quel qu’il soit, s’il n’y a pas une réelle volonté de dépasser les clivages et de faire des réformes profondes et impersonnelles, ce dialogue ne sera qu’une perte de temps.
D’ailleurs, invité ce dimanche d’une radio privée, Jean Kissi, le secrétaire général du Comité d’Action pour le Renouveau (CAR), a indiqué que les discussions avaient achoppé sur la question du retour à la Constitution de 1992 et ses implications. Ce retour à la Constitution de 1992 est pour l’opposition, le moyen de pousser Faure Gnassingbé dehors dès maintenant ou en 2020. Cette intransigeance n’est pas du tout dans l’intérêt du peuple.
Edem Dadzie
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