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Editorial / Une opposition responsable au Burkina-Faso…

Illustration de la rédaction

Au Burkina Faso, il existe une opposition qui montre l’exemple de responsabilité, de solidarité, de fair-play…indispensables pour la construction d’une démocratie. Et le peuple burkinabè meurtri par les récentes attaques terroristes doit au moins s’en féliciter, malgré la douleur qui le déchire et qui le rend inconsolable pour le moment.

Oui, la démocratie est compatible avec la culture de solidarité et de fraternité, une marque foncièrement africaine, et dont Zéphyrin Diabré, le leader de l’opposition burkinabè, a fait preuve une nouvelle fois, en se gardant d’accuser le gouvernement d’incompétence ou de quoi que ce soit, avec ces nouvelles attaques qui allongent la liste pour le seul cas du Burkina Faso où Zéphyrin Diabré a en effet passé outre, les  filons  simplistes, faciles et accusateurs dont raffolent bien d’oppositions africaines pour diaboliser le pouvoir en face, en toutes situations. Et en foulant souvent tristement au pied, les intérêts nationaux, censés être partagés toute la nation.

Comment expliquer une hauteur d’esprit aussi rare sur le continent ? L’éditorialiste, Jean Baptiste Placca de RFI, relevait il y a quelques jours qu’il existe dans l’opposition burkinabè, deux branches radicalement opposées : « celle incarnée par Zéphyrin Diabré, qui est responsable et sait prendre de la hauteur, et celle née de l’héritage du pouvoir de Blaise Compaoré, anciennement le parti au pouvoir, qui a, naturellement, une revanche à prendre sur l’histoire. Zéphyrin Diabré a régulièrement fait la preuve de sa dimension d’homme d’Etat.

Et l’homme d’Etat, au Burkina comme aux Etats-Unis ou en France, ne peut se saisir d’un attentat terroriste pour décréter que ceux qui sont au pouvoir sont incompétents. Car les attentats terroristes n’épargnent aucun gouvernement, et ce serait une faute politique grave que de les exploiter à  des  fins  politiciennes. Ceux qui le font finissent un jour ou l’autre par le payer, très cher. »La constatation de l’éditorialiste de RFI est sans ambages. Ce triste décalage entre la dimension d’homme d’Etat et celle de leader d’opposition ou des leaders d’opposition est si notoire dans nos pays.

Cet art de la responsabilité façon Zephyrin mérite bien d’être enseigné à un leader comme JeanPierre Fabre au Togo. Et c’est peu dire. Ainsi la solidarité du Chef de  file  de l’opposition avec le gouvernement de notre pays, déblayerait le terrain, faciliterait les choses, face à toutes les  difficultés  politiques et sociales que nous rencontrons aujourd’hui.

Reconnaissons que le jour où le Togo aura un leader de l’opposition aussi responsable, aussi coopératif, capable de construire le bon équilibre entre sa dimension d’homme d’Etat et celle d’opposant, la résolution d’éventuelles crises dans notre pays, passerait comme une lettre à la poste. Et notre pays, en a bien besoin.

Dieudonné Korolakina