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Enquête Afro baromètre, 87% des Togolais approuvent l’avant-projet de révision du gouvernement

Que pensent les Togolais des questions clés prises en compte par les plateformes  de revendication des acteurs politiques portées depuis le 19 août dernier lors de l’éclosion de la crise politique dans notre pays ? Une enquête conduite par le Center for research and opinion polls (Crop), un partenaire du cabinet d’analyses statistiques Afro Baromètre retrace les aspirations d’un échantillon de 1200 Togolais répartis à travers l’ensemble des cinq régions du Togo.

L’étude a été menée au mois de novembre dernier, dans le vif des contestations populaires du Parti national panafricain (PNP). De Lomé à la Savane, en passant par les régions des plateaux, de la Centrale ou encore de la Kara, les experts du cabinet ont soumis aux populations diverses, par leur niveau d’instruction, leur sexe, leur zone de résidence (rural ou urbain), des questionnaires regroupés au sein de trois principaux thèmes.

Respect des dispositions constitutionnelles, la délicate question de la démission immédiate du chef de l’Etat et le retour de la Constitution de 1992 sont les points sur lesquels les populations ont donné leur avis.

66% des Togolais pour le respect des dispositions constitutionnelles

Depuis août dernier, les partis politiques de l’opposition qui manifestaient, réclamaient implicitement la démission immédiate de Faure Gnassingbé et de toutes les institutions de la République en vue de faire place à une période dite de « transition ». Une procédure que ne prévoit aucun des articles de la loi fondamentale de notre pays.

Sur la question du respect des dispositions d’ordre constitutionnel, les Togolais sont unanimes : un président élu démocratiquement ne peut être renversé par le diktat de la rue. Il ressort ainsi, selon le rapport, que plus de 66% des Togolais se prononcent en faveur du respect des procédures inscrites dans la Constitution si «un président démocratiquement élu devait être révoqué ». Seulement 27% de ceux-ci optent pour une voie insurrectionnelle. Par ailleurs, selon le cabinet, les Togolais seraient paradoxalement partagés sur la question de démission immédiate de Faure Gnassingbé de la présidence de la République. Selon le rapport, 45% de Togolais y seraient favorables contre 41%. Comme l’on pouvait s’y attendre, l’enquête informe que 80% des partisans de l’opposition pensent que le chef de l’Etat devait démissionner.Une expression qui viole du coup, l’aspiration de plus de la moitié des Togolais qui optent pour le respect de la Constitution.

Constitution de 1992 et vote de la diaspora

Une nouveauté des partis de l’opposition est leur approbation de la plateforme revendicative du PNP qui exige désormais, un retour à la Constitution de 1992 et le vote des Togolais de la diaspora. Afro Baromètre chiffre à 7 Togolais sur 10 (soit un peu plus de 70%), ceux qui pensent que le gouvernement devrait autoriser les Togolais de la diaspora à voter lors des élections. Dans la même logique, plus de 90% des militants de l’opposition soutiennent le retour de la Constitution de 1992.

Limitation à deux, le nombre de mandats présidentiels

Le rapport du cabinet d’analyses statistiques sur la limitation du nombre de mandats à deux et l’élection uninominale à deux tours est révélateur. Près de neuf Togolais sur dix (87% des Togolais) souhaitent voir la limitation à deux du nombre de mandats présidentiels. Une approbation qui est ainsi faite, par le peuple togolais, de l’avant-projet de loi que le gouvernement a introduit à l’Assemblée nationale début septembre dernier.

Cet avant-projet de modification  de  la Constitution de 1992 fixe  en  effet  à  deux,  le nombre de mandats présidentiels. Un choix de l’exécutif togolais qui couvre les aspirations profondes des Togolais dans leur majeure partie mais dont la procédure avait été rejetée par les députés de l’opposition. «Le souhait de voir l’actuel chef de l’Etat renoncer à une nouvelle candidature en cas d’adoption de la limitation de mandats présidentiels est partagé par la moitié des Togolais », relativise le rapport.

Awih Essoyodou