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Enseignement supérieur / L’Université de Lomé entre ferveur et mécontentements

Professeur Dodzi Kokoroko, président de l'Université de Lomé

L’université de Lomé vit actuellement une situation controversée. D’une part, la ferveur liée au championnat universitaire et à la semaine culturelle qui vient d’être lancée. D’autre part, l’on assiste à des mécontentements de certains étudiants et des membres du personnel du temple du savoir de Lomé.

Les étudiants de l’université de Lomé menaçaient lundi dernier d’abandonner la voie de la négociation pour passer à la manière forte, autrement dit celle des manifestations. Ces derniers n’auraient pas jusqu’à ce jour obtenu leur première tranche qui devrait en principe être payée en décembre 2018.

Aux dernières nouvelles, ceux de la première année ont commencé à percevoir leurs aides. Mais tous n’ont pas cette chance. Un étudiant de la deuxième année, rencontré sur le campus hier matin, nous a confié qu’il faisait partie de ceux qui n’ont pas encore perçu leur première tranche. Face à cette situation, à quoi pourra-t-on s’attendre, étant donné que les étudiants commencent à menacer ? Pour l’instant en tout cas la situation semble être sous contrôle. Des forces de l’ordre sont tout de même visibles aux différentes entrées du campus de Lomé, sûrement dans le but de dissuader toute velléité de troubles.

Mais à l’Université de Lomé, les étudiants ne sont pas les seuls mécontents. Les enseignants ont récemment déposé auprès des autorités universitaires un préavis de grève qui a pris effet le 1er avril dernier. Plusieurs revendications sont à leur actif : l’élection des doyens des facultés et directeurs des écoles par tous les enseignants sur le principe « un enseignant une voix ».

Les enseignants réclament aussi le reliquat de l’accord de novembre 2011 à savoir 15% sur le salaire de base et 25% sur les indemnités, l’intégration systématique dans la fonction publique des enseignants inscrits sur une liste d’aptitude du Cames. On note aussi la prise en compte des augmentations obtenues depuis 2011 dans le calcul des pensions des retraités.

Enfin le personnel enseignant a besoin de moyens pour la recherche (bureaux, laboratoires , équipements et fonds de fonctionnement, voyages d’études pour tout enseignant-chercheur…). S’il faut reconnaître le bien-fondé de ces revendications, il faut aussi relever que ces dernières années beaucoup d’efforts ont été faits pour améliorer les conditions de travail à l’Université de Lomé.

En dehors des enseignants, certains agents de la police universitaire seraient remontés contre leur chef. Après quelques jours de mouvements, le président de l’Université de Lomé, Dodji Kokoroko aurait suspendu leur salaire selon des propos recueillis sur la radio Taxi FM. Mais ces derniers ne semblent pas vouloir baisser les bras.

C’est dans ce contexte que se poursuit le championnat universitaire débuté il y a quelques jours. La semaine culturelle, quant à elle, a été lancée lundi dernier. L’on se demande alors comment les autorités universitaires vont pouvoir gérer la passion et la ferveur, voir la joie d’un côté et de l’autre la colère et le mécontentement.