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Interdiction de manifester en période de dialogue, le gouvernement y tient fermement

La divergence est profonde entre le gouvernement et son opposition réunie au sein du regroupement  des  14  partis  politiques.  A  la  suite  de  la  note  adressée  en  fin  de  semaine dernière par la coordination de la C14 au ministre en charge de l’Administration territoriale et des collectivités locales, relative à son projet de manifestions au cours de cette semaine, les autorités togolaises ont été perspicaces. Elles ont fait savoir à la coalition qu’une marche, alors que le dialogue suit son cours, n’est pas opportune et donc pas autorisée. Le camp adverse ne veut rien comprendre. Il joue à la sourde oreille.

Elle tient tête aux garants de la bonne marche de  la  République ! L’opposition togolaise ne compte pas bouger d’un iota non pas par rapport à sa plateforme revendicative, mais sur son emploi du temps de marches publiques cette semaine.

Tout commence en début de semaine dernière à la suite de la prolifération, à travers le réseau social Whatsapp, d’un  fichier,  difficilement identifiable  qui  attribue invraisemblablement au  ministre  Payadowa Boukpessi, l’initiative d’appeler les préfets à se mobiliser à l’instauration de  la  Commission  des listes  et  cartes  (CLC).  Une imputation qui sera, très rapidement  infirmée  par le département ministériel mais qui entraînera une certaine  excitation  au  sein de la coalition des 14.

Dans les rangs de ce regroupement, la coordination du mouvement se saisit de ce que l’on peut qualifier  de  «  fake  news  », «une  intoxication  »  pour brandir la carte des marches, auxquelles les leaders ne se sont plus essayés depuis le mois de janvier dernier. Une note d’information a été ainsi envoyée au ministère de l’Administration territoriale, quant  aux  programmes  de marches suivies de meetings prévues à partir ce mercredi 11 avril.

S’étant  pleinement  engagé dans le processus de sortie de crise et vu, ses répercussions sur l’évolution de l’économie nationale depuis la date du  19  août  dernier,  le gouvernement a convié les acteurs de l’opposition à s’en tenir au règlement intérieur des pourparlers qu’ils ont paraphé en toute  souveraineté.  Ces derniers n’ont pas approuvé la  position  de  l’exécutif togolais.  Dans  ce  contexte, ils initient une prise de contact  au  Ghana,  dans  la journée  d’hier  avec  Nana Akufo-Addo, le médiateur du dialogue inter-togolais. Malgré  l’appel  de  ce dernier à surseoir à leurs marches et sa promesse de prendre attache avec le gouvernement togolais dans le cadre des négociations bilatérales, la C14  n’obtempère  pas.

Mais les autorités togolaises ne comptent pas être mêlées à la violation des règles du dialogue. Dans une autre correspondance datée d’hier mardi, le ministère de l’Administration territoriale réaffirme  la  proscription des manifestations en cette période délicate. «Je vous confirme  les  termes  de  ma lettre  N  0146/MATDCL/CAB du  06  avril  2018  relative à la non acceptation par le gouvernement, des manifestations qui violent la mesure prise par le facilitateur du dialogue inter-togolais Son excellence Nana Akufo-Addo,  suspendant les manifestations durant le  dialogue»,  lit-on  dans  la lettre du ministre Boukpessi.

Awih Essoyodou