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La politique étrangère de l’opposition

 L’heure de s’en prendre aux chancelleries étrangères, de jeter l’anathème sur des puissances occidentales accréditées au Togo a sonné pour la coalition des 14 partis de l’opposition. Désormais, Faure Gnassingbé ne constitue plus un problème pour ce regroupement de partis qui n’a pas fini de nous surprendre avec son tango incernable, aux pas saccadés et inconstants. On retiendra que l’essentiel de la politique au niveau national comme international de la C14 est basé sur cette inconstance et cette impertinence.

Après avoir révélé d’insurmontables fissures en son sein avec des propos diamétralement opposés … de certains leaders, la boulimie de la bande à Brigitte Adjamagbo ou à Tikpi Atchadam ou  encore à Jean-Pierre Fabre – on ne sait plus exactement – tente de trainer dans la boue les ambassadeurs de France et d’Allemagne au Togo, que des responsables de la C14 accusent de soutenir le pouvoir de Faure Gnassingbé en appelant la classe politique à aller aux élections.

Certains de ces figures de l’opposition, comme Mme Isabelle Améganvi, présidente du groupe parlementaire ANC (Alliance Nationale pour le Changement) et vice-présidente de ce même parti répondait même à l’Ambassadeur d’Allemagne au Togo, en ces mots : « de la même manière qu’on ne peut pas aller aux élections dans ces conditions en Allemagne, l’Ambassadeur d’Allemagne au Togo doit savoir que l’on peut pas aller aux élections dans cette condition au Togo ».

En fait, on ne reconnait plus cette opposition, qui hier, au cœur même de la crise n’avait comme seul Saint à qui se vouer, les ambassades et autres représentations diplomatiques dans notre pays. Même, leur harangueur  en  chef,  Tikpi Atchadam avait jugé très utile, salvateur et pertinent d’en appeler au président français, Emmanuel Macron, pour qu’il se penche sur la cause de l’opposition.

Dire aujourd’hui que les chancelleries étrangères sont devenues l’ennemi à abattre de cette coalition, c’est manqué au rendez-vous  de  la  realpolitik, du sempiternel jeu d’intérêts sur le plan international, qui consiste véritablement dans le positionnement des hommes dans l’arène politique. C’est battre en brèche ces principes pour cette opposition dont la succession de ratés se passe de commentaire. Il faut dire que cette particulière opposition togolaise veut tout avoir, contre vents et marées, non seulement contre les jeux de rapports diplomatiques, mais également contre des principes démocratiques. De quoi interpeller les consciences sur les vraies motivations d’un regroupement qui aspire conquérir le suffrage de tous les Togolais. Mais qui refuse au grand dam de tous, les propositions de Réformes venant de la majorité au pouvoir et la seule démarche électorale et légale qui reste. Ce sont des pratiques à l’antipode de la démocratie que la C14 réclame à cor et à cri.

Et comme la corde tient le pendule, le malentendu lié aux Réformes se transporte, naturellement, jusqu’aux chancelleries. Ces dernières, perdues devant les revendications de l’opposition, demandent à tous d’aller aux élections. Et voilà, l’arroseur arrosé !

A cette allure, c’est la C14 qui risque de prendre du plomb dans l’aile. Et on comprend mieux les fissures qui se dessinent déjà en son sein.

Dieudonné Korolakina