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Les deux principaux défis de la présidence de Chantal Yawa Tsègan

Chantal Yawa Tsègan

L’honorable Chantal Yawa Tsègan, trésorière générale du parti Union pour la République (Unir) a été élue à la majorité absolue, présidente de l’Assemblée nationale. Une surprise, quand on sait que cette élection a déjoué tous les pronostics. Mais, les émotions et les jubilations passées, elle devra s’atteler sans attendre à convaincre d’abord les membres de son camp qui lui ont fait confiance et le peuple togolais dans son ensemble. Elle sera attendue sur deux principaux défis : l’un est hautement politique et l’autre est lié à l’affirmation du genre féminin.

L’élection de l’honorable Tsègan à la tête de l’Assemblée nationale est une grande avancée pour la promotion du genre au Togo. En occupant le perchoir de l’Assemblée nationale togolaise, elle devient ainsi la deuxième personnalité du pays. Une lourde charge en tout cas pour une femme, se diront certains. C’est justement ce qui constitue un véritable défi pour la nouvelle élue.

Dans notre pays, beaucoup de femmes pendant des années ont prouvé que la femme malgré les contraintes est capable d’assumer les mêmes responsabilités professionnelles que l’homme. Elles sont nombreuses à occuper des postes de responsabilités à plusieurs niveaux et à assumer de lourdes charges familiales. Mais en réussissant sa mission, madame Tsègan posera des bases solides pour une réelle émancipation de la femme togolaise.

Elles doivent être nombreuses à être fières de voir une femme occuper la deuxième position après le chef de l’État. Les jeunes filles surtout ne manqueront pas de prendre exemple sur elle. Elles peuvent gravir les échelons et occuper les plus hautes charges de la République en travaillant dur.

L’autre défi et le plus important d’ailleurs est politique. L’élection de l’honorable Tsègan et ses collègues est intervenue dans un contexte difficile et les opposants continuent de contester cette législature. Même s’il faut reconnaître que l’important, c’est que la loi s’impose, politiquement, la nouvelle présidente devra travailler dans le sens de l’apaisement et faire en sorte que les attentes des Togolais soient comblées.

La nouvelle législature doit pouvoir réussir là où l’ancienne a échoué. Elle doit transcender le manque de consensus qui régnait au sein de l’ancienne Assemblée. C’est indispensable si les députés togolais veulent vraiment réaliser les réformes constitutionnelles qui constituent toujours une pomme de discorde et que beaucoup d’entre eux considèrent comme la priorité des priorités. Madame Tsègan aura donc la responsabilité de coacher ses collègues afin que l’intérêt général soit mis en avant.

Edem Dadzie