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Lutte contre le Covid-19 au Togo : Que dire de la réorganisation du secteur informel ?

La lutte contre le coronavirus au Togo met les Togolais devant une dure réalité : une grande partie de la population vit d’activités informelles. C’est cela d’ailleurs qui rend presqu’impossible le confinement général. Quoi qu’il en soit, la crise sanitaire a déjà des répercussions sur nos compatriotes du secteur informel. Que faire alors ? Le gouvernement s’active pour y apporter une solution. Mais, cette crise n’est-elle pas l’occasion rêvée pour définitivement formaliser le secteur informel au Togo ?

Pour lutter contre le coronavirus, il faut considérablement réduire les distances sociales. Par conséquent, certains acteurs du secteur informel prennent un coup. Les taxis-motos par exemple ne peuvent plus travailler, parce que les engins à deux roues n’ont plus le droit de remorquer un passager jusqu’à nouvel ordre.

Les revendeuses de denrées alimentaires et autres produits de grande consommation, ne peuvent plus aussi faire de bons chiffres d’affaires parce qu’il y a désormais un couvre-feu qui va de 20h à 6h. En effet, beaucoup de ces revendeuses mènent leurs activités en soirée et parfois jusque tard dans la nuit. Mais vu la situation actuelle, il y en a qui ne prennent plus le risque de sortir pour ne pas tomber en faillite. Même dans la journée, étant donné que nos compatriotes ne sortent plus assez et qu’il n’y a plus de circulation entre préfectures, les commerçants et commerçantes ne peuvent plus vraiment faire leurs affaires.

Mais comme le disait le chef de l’État dans son discours mercredi dernier, « aucun Togolais ne sera laissé pour compte ». Ainsi, le gouvernement compte prendre des mesures sociales pour alléger les difficultés que vont endurer nos compatriotes pendant cette période. Selon les émissaires du gouvernement, un recensement est en cours pour avoir une idée claire des personnes qui pourront avoir besoin d’une assistance.

Toutefois, le moment est peut-être aussi venu pour amener bon nombre de ces acteurs, sinon tous à se formaliser. La Délégation à l’organisation du secteur informel (Dosi) peut profiter de l’enregistrement qui sera fait pour les pousser une fois de bon à quitter l’informel. L’on peut leur proposer des avantages liés à ce nouveau statut. Et l’occasion faisant le larron, cela devrait pouvoir se faire sans trop de difficultés. En tout cas, c’est une piste que doivent explorer nos dirigeants pour qu’à l’avenir une crise d’une telle envergure ne menace l’existence des Togolais.

En attendant que le gouvernement ait une idée précise des personnes qui bénéficieront de mesures d’accompagnement, il suspend jusqu’au 11 avril 2020, l’application des mesures précédemment annoncées le 4 avril concernant le secteur des transports urbains.