Alors qu’il fait face à des multiples défections et des critiques acerbes au sein de son propre parti ces derniers temps, le président nigérian Muhammadu Buhari a été obligé d’accepter, le weekend dernier, la démission de son ministre des finances, Kemi Adeosun.
S’agit-il d’un coup dur pour le « navire APC » qui tangue un peu plus en raison des défections et des critiques ces derniers temps ?
Des défections au réformateurs, en passant par ceux qui sont passés à l’opposition radicale, le président du pays le plus peuplé d’Afrique n’est pas au bout de ses soupirs à quelques mois de la présidentielle de 2019 et alors qu’il se porte candidat à un second mandat à la tête du pays.
Au-delà des problèmes de sécurité que l’ancien général d’armée n’a pas pu résoudre, il y a cette homogénéité de son gouvernement qui commence à s’effriter.
Vendredi dernier, la ministre nigériane des Finances, Kemi Adeosun, a présenté sa démission au chef de l’Etat qui l’a acceptée, indique un communiqué officiel.
« Le président Muhammadu Buhari a accepté vendredi la démission de l’honorable ministre des Finances, Mme Kemi Adeosun. Le président a remercié la ministre pour ses services à la nation et lui a souhaité bonne chance dans ses futures occupations», note-ton dans le communiqué.
Le texte ajoute que le président Buhari a également demandé au ministre du Budget, Zainab Ahmed, de superviser le ministère des Finances.
Tel un père impuissant, le président nigérian doit tout de même se féliciter du courrier élogieux que l’ancien ministre des finances a laissé à son endroit. Elle félicite, en effet, le président pour ses efforts consentis pour sortir le pays de la crise et lui rappelle les difficiles décisions qu’il devrait prendre désormais pour relancer l’économie du pays. « Je suis fière que le Nigeria ait introduit de la discipline dans ses finances, qu’il ait identifié et poursuive une voie de croissance durable à long terme qui permettra de libérer le potentiel de cette grande économie. Sous votre direction, le Nigeria a pu sortir de la récession et a maintenant commencé à jeter les bases d’une croissance durable et de la création de richesses », a-t-elle écrit dans son courrier de démission.
Justifiant sa démission par les conclusions d’une enquête fédérale dont elle fait l’objet et qui concerne son certificat d’exemption du National Youth Service Corps, la désormais ex ministre des finances a estimé qu’il fallait faire œuvre honorable à l’administration Buhari en démissionnant tout simplement.
T.M.
Laisser une reponse