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Perspectives de croissance, l’économie togolaise reprend des couleurs en 2018 et 2019

Activités au grand marché à Lomé

Dans ses « perspectives de croissance en Afrique subsaharienne » rendues publiques en fin de semaine dernière, le Fonds monétaire international (FMI) note un « timide » renouement des pays pris en charge par l’étude, avec la croissance économique mise à mal depuis 2013 par la chute du cours des matières premières. Pour les chiffres relatifs à notre pays, l’institution financière internationale relève que « l’économie a régressé l’année dernière mais rebondira cette année et en 2019 ».

Selon l’étude publiée vendredi dernier par la représentation résidente du FMI au Togo et dont Togo Matin a reçu copie, les prévisions de croissance de la richesse nationale cette année sont fixées à 4.9%. Cette anticipation optimiste de l’institution de Bretton Woods sur l’économie togolaise traduit ainsi une embellie rendue possible grâce à l’amélioration du climat des affaires et aux multiples réformes opérées par le gouvernement en matière de gestion de ses finances.

L’année 2017 a enregistré une régression du taux de croissance de l’économie togolaise. Le Fonds monétaire international tablait en effet à 4.4%, le taux de croissance économique en cette année de crise politique. A partir de second semestre 2017, le Togo a enregistré en effet, des manifestations et marches intempestives de l’opposition togolaise. Cette pratique a été l’origine de choc politique qualifié de « crise politique » entre la majorité présidentielle et son opposition par des observateurs avisés. Une année plutôt (en 2016), l’économie togolaise a enregistré un bond qualitatif de 5.1 points de pourcentage. Entre 2016 et 2017, le Togo a ainsi connu un ralentissement béant de plus de 1% de sa croissance. En dépit de ces fluctuations de notre économie, l’institution de Bretton Woods reste optimiste quant à la volonté des autorités togolaises de mettre le paquet en faveur de l’amélioration du climat des affaires. De 4.9% cette année, le FMI projette à 5.2, le taux de croissance économique en 2019.

Des recommandations

Entre le gouvernement togolais et son partenaire financier, la collaboration est au beau fixe. Le FMI a procédé depuis près de deux ans maintenant, à la signature avec le Togo, des Facilités élargies de crédit (Fec) qui ouvrent la voix au pays, l’accès à des financements de 240 millions de dollars (près de 150 milliards francs CFA). Ces financements sont échelonnés et conditionnés au degré d’application des réformes  recommandées par l’institution.

Au-delà de l’assainissement de ses finances, en proscrivant les préfinancements et en préconisant le respect des principes d’élaboration des budgets, le Togo se doit de réduire ses dépenses d’investissement. Un programme d’austérité qui devrait permettre à l’Etat de réduire le montant de sa dette publique (autour de 80% du PIB) a été ainsi mis en œuvre par le FMI. Le Fonds monétaire international recommande à l’Etat togolais de se désengager de l’économie en laissant la place au libéralisme. Ainsi, le gouvernement a la charge de laisser au secteur privé de conduire l’économie togolaise pour une croissance plus durable et mieux partagée.

Le FMI recommande également aux économies subsahariennes de réduire les vulnérabilités macroéconomiques. La stabilité macroéconomique préconisée repose sur la promotion d’une croissance inclusive tout en maintenant stable, le niveau général des prix (inflation) et en militant en faveur du développement du commerce intra africain.

Le Togo n’est pas un cas isolé

Dans ses perspectives sur le moyen terme, le Fonds monétaire international prévoit une « hausse modeste » du taux de croissance en Afrique subsaharienne. En 2013, à la veille de la baisse de moitié du prix du baril de pétrole, la croissance économique de l’Afrique subsaharienne s’élevait à plus de 5%. Mais trois ans plus tard, le FMI note que cette croissance tombe à seulement 1%. Cette situation prouve que les difficultés enregistrées par notre pays sont vécues par la plupart des pays subsahariens à travers le continent.

A partir de 2016, les perspectives annoncent une timide progression du taux de croissance de l’économie avec un taux minimal de 3%. La tendance relève particulièrement une différence entre les divers Etats. Selon l’institution de Bretton Woods, les pays pauvres en ressources naturelles maintiendront une croissance soutenue enregistrée depuis 2013 jusqu’en 2019. Le taux de croissance des pays riches et exportateurs des ressources naturelles devrait être relativement stable.

Awih Essoyodou