Voulez-vous faire couvrir un événement par Togo Matin?

Sondage IPSE sur le processus électoral au Togo, la science et la raison prendront-elles le dessus sur les émotions ?

infographie élections législatives CENI

« L’émotion est nègre, la raison est hellène ». Cette  déclaration  du  célèbre écrivain sénégalais Léopold Cedar Senghor fera certainement réfléchir tout observateur avisé de la scène politique togolaise au lendemain de la publication du sondage de l’Institut prospective et sécurité en Europe (IPSE). Même si cette déclaration a fait polémique, il est constant de noter chez le noir ce désir de mettre l’émotion en avant face à des faits dont on ne peut nier l’évidence. Dans le cas de ce sondage, on ne sera pas surpris d’enregistrer des réactions guidées par l’émotion et le sensationnel.

 

Le sondage en question vient désavouer ceux qui cherchent à décrédibiliser le processus électoral en cours au Togo. Pour ces personnes, la majorité des Togolais ne sont pas allés se faire recenser et ne participeront pas aux élections. Même la publication, entre-temps, des chiffres par la Commission électorale nationale indépendante (Ceni) avec les garanties de transparence dont  l’affichage  des  listes suivi des réclamations et vérifications,  l’assistance et l’audit des experts de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao), n’ont pas suffi à les rassurer.

Alors, ce sondage venu d’un institut international respecté ramènera-t-il tout le monde à la raison ? Ou bien l’émotion et l’illusion continueront à gouverner certaines actions ? Pour précision, l’IPSE est un think thank spécialisé dans les questions de défense, géopolitique, géo-économie et géostratégie. Les résultats du sondage révélés mercredi dernier viennent plutôt conforter la Ceni dans son travail.

81% des Togolais se sont fait recenser en vue des élections prochaines. 74% d’entre eux ont l’intention d’aller voter, préfèrent le dialogue aux marches. 81% sont favorables à la limitation à deux du nombre des mandats présidentiels. Evidemment, tout le monde n’est pas obligé d’être d’accord avec une enquête faite même par la meilleure institution connue en la matière au monde.

C’est aussi un signe de la démocratie. Mais fondamentalement, ce sondage montre que l’apparence est trompeuse et que la rue est un mauvais indicateur. A la limite, c’est un menteur. Les activistes des réseaux sociaux et les commandants de la rue ont induit plusieurs en erreur. Voilà que ce sondage vient tirer chacun de ses rêveries. En tout cas il devrait mettre les gens d’accord, ou du moins les ramener à la « raison ».

Edem Dadzie