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Succès du dialogue : Le système éducatif togolais connaîtra-t-il une accalmie durable ?

Gilbert Bawara

En fin de semaine dernière, le gouvernement togolais et les syndicats des enseignants de l’éducation sont parvenus à une entente qui semble satisfaire toutes les parties. Sur cette base, peut-on affirmer que le système éducatif va connaître une accalmie durable ?

On se réjouit de constater que le ministre des Enseignements primaire, secondaire, technique et de l’Artisanat, le professeur Komla Dodzi Kokoroko et son collègue de la Fonction publique, Gilbert Bawara aient pris au sérieux le problème qui a refait surface l’année dernière au sujet de la gratification exceptionnelle promis dans un précédent protocole d’accord. Cette affaire a failli occasionner un séisme dans le système éducatif togolais, puisque le professeur Kokoroko avait dû remplacer des directeurs d’écoles, qui selon lui, avaient participé à une grève illégale.

Un bras de fer avait été engagé avec lui par les syndicats du secteur, qui voulaient poursuivre leurs mouvements d’humeurs jusqu’au rétablissement de leurs collègues dans leurs droits. Il faut reconnaître que même si leurs revendications sont légitimes, les syndicats ont l’habitude d’abuser de leurs prérogatives. Fort heureusement, cette situation n’a pas eu d’impacts négatifs sur l’année scolaire dernière. Mais, comme d’habitude dès le début de cette nouvelle année scolaire, les revendications ont refait surface avec l’émergence de nouveaux acteurs. Au Togo, on constate souvent que lorsque les travailleurs ne sont plus satisfaits de leurs responsables syndicaux, ou ont l’impression qu’ils sont devenus plus conciliants avec l’employeur, ceux-ci n’hésitent pas à les abandonner pour créer de nouveaux syndicats.

On espère donc que ceux qui étaient autour de la table la semaine dernière bénéficient de l’adhésion de la base. Dans le cas contraire, il ne faudrait pas s’étonner que des voix discordantes recommencent à se faire entendre. Récemment, le gouvernement a pris des mesures en Conseil des ministres pour réglementer le secteur du syndicalisme au Togo. Vivement donc que cela règle une partie du problème qui est l’anarchie que l’on observe parfois sur le terrain.

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Alors, que peut-on retenir des discussions de la semaine dernière entre les syndicats et le gouvernement ? L’un des points d’accord arrête la prime de gratification exceptionnelle à 5 milliards de FCFA sur cinq ans. Selon les participants, il y a une partie de cette somme qui sera affectée aux enseignants fonctionnaires, une partie sera allouée aux enseignants volontaires, et une dernière partie aux enseignants du confessionnel.

« C’est le lieu pour nous, mon collègue et moi de réitérer au chef de l’État, notre sentiment de gratitude pour la constante et bienveillante attention qu’il a toujours manifestée concernant la question du redressement de notre système éducatif ; pour l’intérêt particulier qu’il porte à la situation des personnels et des acteurs qui œuvrent dans ce secteur primordial de la vie nationale », a déclaré Gilbert Bawara.

« Je voudrais aussi rassurer, que quelles que soient les difficultés et préoccupations qui peuvent exister, le gouvernement continuera d’agir avec le sens de discernement et naturellement, le respect des libertés des travailleurs. Mais, le souci est de faire en sorte que l’ensemble des dispositifs législatifs ou réglementaires qui existent et qui doivent permettre le bon déroulement des activités scolaires et pédagogiques et surtout la préservation du climat d’apaisement et de sérénité dans le système éducatif, continuent à être des objectifs et des ambitions partagées par nous tous », a ajouté Gilbert Bawara.

Edem Dadzie