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Interdiction des manifestations de l’opposition, le gouvernement donne ses raisons

Cette semaine s’annonce sur fond de tensions entre la classe politique de l’opposition réunie au sein du regroupement des 14 politiques et le gouvernement. Alors qu’elle est annoncée ce lundi pour rencontrer à Accra le facilitateur ghanéen, dans le cadre précisément du processus de sortie de crise, la coordination de la coalition prévoit une fois encore des manifestations dans les rues de Lomé, de ses périphéries et du reste du pays.

Une entorse de plus à la bonne marche de la République ! Un frein au processus du dialogue en cours dans notre pays. Tels semblent être les choix perceptibles des leaders de l’opposition togolaise dont la vision reste aujourd’hui, une vivacité de la pression sur le gouvernement mais aussi sur le calendrier du facilitateur ghanéen. De manières répétitives, ces opposants brandissent la carte d’un retour aux pavés dès lors qu’ils se doutent d’un éventuel retard dans la reprise du dialogue.

La coordination de la coalition vient encore de rendre public, un communiqué conjointement signé par ses 14 membres, dans lequel, ils convient leurs supporters à descendre dans les rues à partir de demain mardi jusqu’au samedi 14 avril prochain. Ils exigent, à l’instar de plusieurs autres projets de manifestations, précocement avortés, un retour aux fondamentaux de la Constitution de 1992, le vote de la diaspora, ainsi que l’arrêt du processus électoral.

Une plateforme revendicative dont les points ont largement été débattus depuis de 15 février dernier, date de l’ouverture  officielle  des travaux du dialogue inter-togolais en présence des émissaires du Ghana. Dans ce contexte, la C14, sachant avec précision les tournures et les contraintes liées au dialogue, s’insurge manifestement contre son code de bonne conduite.

Depuis leur dernière rencontre avec la facilitation, les leaders du regroupement ont été rassurés de la volonté du gouvernement de surseoir au processus électoral, le temps du dialogue. Ils ont également convenu de suspendre les marches dans le même temps. Mais, comme pour inciter les autorités à une « dérive », leurs agissements viennent en contradiction avec l’esprit dudit dialogue.

Ayant détecté le « jeu » malsain de cette frange de l’opposition, les autorités togolaises à travers le ministère en charge de l’Administration territoriale et des Collectivités locales ne comptent pas se rendre complices de la violation «des recommandations du facilitateur en laissant les manifestations se faire ». Une réponse du berger à la bergère qui fait suite à la programmation des marches les 11, 12 et 14 avril prochains et à une rencontre entre les ministres Yark Damhane de la Protection civile et Payadowa Boukpessi de l’Administration territoriale et Antoine Folly, leader de l’UDS-Togo et membre de la C14.

Le gouvernement a procédé par un raisonnement syllogistique, qui a d’abord amené le représentant de la coalition à concevoir de lui-même l’effectivité et la validité du dialogue politique actuel et sa primeur sur toute agitation contraire au règlement intérieur ainsi qu’aux règles de la République.

«Le gouvernement place toute  sa  confiance  à l’aboutissement heureux de ce dialogue», mentionne Payadowa Boukpessi qui indique que quant aux arrestations des auteurs des violences lors des récentes marches, «le dialogue n’a pas suspendu le fonctionnement normal de la justice qui est indépendante».

Awih Essoyodou