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Togolisation des crises : À quoi fait au juste allusion le Front citoyen Togo debout ?

Professeur David Dosseh, coordinateur du FCTD

« Togolisation des crises ? ». C’est la nouvelle expression que les populations membres de la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’ouest (Cedeao) ont apprise cette semaine. Et ceci, grâce au Front citoyen Togo debout (FCTD), une organisation se réclamant de la société civile togolaise qui semble vouloir établir un parallèle entre la situation qui prévaut dans notre pays et ce qui se passe dans le reste de la sous-région.

Au prime abord, analysons un peu le nouveau mot que nous apprend le FCTD : « togolisation ». Que peut-il vouloir bien dire ? La première partie du mot montre que le Togo joue un rôle important dans cette affaire. La seconde partie du mot révèle qu’il y a une action qui est entreprise par notre pays ou ses dirigeants. Le Togo ou ses dirigeants seraient-ils donc responsables de la situation qui prévaut actuellement au sein de la Cedeao notamment au Mali ?

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À en croire le professeur David Dosseh et ses collègues qui demandent à la Cedeao d’arrêter la togolisation des crises en son sein, notre pays ou ses dirigeants sont fautifs. Est-ce une façon pour les dirigeants de cette organisation de dire que la Cedeao cherche à transposer les solutions expérimentées au Togo, sur la situation malienne. En tout cas, cela en a l’air. Il faut remarquer que le FCTD fait partie des organisations qui saluent le coup d’Etat militaire survenu au Mali il y a quelques jours. Cela ne peut surprendre personne, puisque le professeur Dosseh et ses collègues ont souhaité la même situation au Togo il y a quelques mois, mais en vain.

Le soulèvement populaire de 2017 initié par le Parti national panafricain (PNP) de Tchikpi Atchadam visait la chute du pouvoir de Faure Gnassingbé. Dans le prolongement de ces actions, plusieurs organisations dont le FCTD se sont jointes à la contestation dans la rue. À défaut d’une réussite par la rue, ils n’hésitaient pas à appeler l’armée à « prendre ses responsabilités ».

Évidemment, l’armée togolaise qui réclame son caractère républicain, est restée sourde à ces appels incessants à intervenir dans la vie politique du pays. La seule voie qui restait, c’étaient les négociations. En la matière, à quoi s’attendaient au juste les opposants au régime de Lomé ? Que le président de la République leur dise, « j’en ai assez, venez prendre le pouvoir » ?

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Cela n’est pas impossible ! Mais, pour l’instant cela n’est pas encore arrivé. Alors, en tant que médiateur que voulait-on que la Cedeao fasse ? Qu’elle arrache le pouvoir pour le rendre aux contestataires ? Il ne faut pas oublier que la Cedeao est plus une organisation économique et que chaque pays garde sa souveraineté.  La Cedeao met en application les décisions prises par les chefs d’Etat, rien de plus. Et au Togo, à la suite des négociations, il y a eu une feuille de route saluée par tous qui a été mise en œuvre. Alors, que reproche-t-on à cette organisation ?

Edem Dadzie