Voulez-vous faire couvrir un événement par Togo Matin?

Vers une reprise des manifestations ?

Les discussions entre les délégués de la coalition des 14 partis de l’opposition (C14) et ceux du parti présidentiel ont buté sur le retour ou non à la Constitution de 1992. Lors des pourparlers en présence du facilitateur, le président ghanéen Nana Akufo Addo, les deux parties sont restées sur leurs positions. Mais comme d’habitude, c’est l’opposition qui à travers une sortie sur la radio victoire fm de la coordinatrice de la coalition des 14, a été la première à brandir la carte de la menace, violant du coup le règlement du dialogue.

Le retour à la Constitution de 1992 dans sa version originelle reste, pour les différents membres de la C14, la porte de sortie de la crise politique actuelle. En début de semaine, lors d’un entretien avec nos confrères de la radio Victoire Fm, la coordinatrice de la coalition l’a encore confirmé  à  plusieurs reprises, menaçant même avant les travaux proprement dits, de faire descendre leurs partisans dans les rues.

« Nous avons expliqué ce que veut le peuple et les représentants de ce régime qui oppriment le peuple et l’appauvrissent ont pris la parole pour dire que pour eux, si le retour à cette Constitution doit impliquer que le chef de l’Etat ne soit pas en candidat en 2020, ce retour n’est pas possible », a-t-elle lancé.

Même si elle ne dit pas tout haut ce sur quoi les travaux ont porté exactement, Mme Adjamagbo-Johnson viole le règlement du dialogue auxquels ils ont adhéré en  affirmant  l’objet  de  la discorde, leur position et celle du pouvoir.

Les deux parties, en collaboration avec la médiation avaient, en effet consenti de « s’en tenir au contenu des communiqués dans leurs interventions avec la presse » pour la sérénité du processus.

Alors qu’en ce moment, les contacts de coulisses se nouent de part et d’autres avant la reprise dans quelques  jours, Brigitte Adjamagbo-Johnson et ses alliés jettent des braises dans la paille. Avant l’ouverture du dialogue pourtant, les protagonistes à la crise dans leur ensemble  affichaient  un semblant de bonne volonté.

Le gouvernement a approuvé et acté la libération des détenus des récentes manifestations violentes comme prévu dans les accords d’ouverture.

L’opposition quant à elle avait accepté de surseoir à ses manifestations du moins, lors des travaux du dialogue. Sauf que, dans leurs propos la présidente de la CDPA et certains leaders du regroupement à l’instar d’Antoine Folly de l’Union des Démocrates Socialiste (UDS-Togo) laissent de nouveau présager le spectre d’une éventuelle mobilisation populaire. Pour ce dernier, « il n’est pas question d’apposer une signature au bas d’un document qui permettrait à Faure Gnassingbé d’être candidat en  2020  »  et  Brigitte Adjamagbo-Johnson de renchérir, « s’il n y a pas de retour à la Constitution de 1992, la rue se chargera de finir la lutte ». Ce qui est ainsi une volte- face à même de nuire précocement aux pourparlers inter-togolais, dont l’objectif principal est de contribuer à une sortie honorable de la crise actuelle.

Awih Essoyodou