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Affaire Vincent Bolloré, l’homme d’affaires dénonce « une chasse aux sorcières »

Dans une tribune à lire à tout prix, publié dans le «Journal De Dimanche » en France, l’homme d’affaires Vincent Bolloré, mis en examen pour dans une enquête sur les conditions de l’attribution de concessions portuaires en Guinée et au Togo, dénonce une « chasse aux sorcières organisée contre nos agissements dans des plantations qui ne nous ont jamais appartenu et où nous n’avons aucun employé… ».

« Faut-il abandonner l’Afrique ?», c’est l’interrogation qui revient sous forme de refrain dans la tribune en question sans vouloir entrer dans des polémiques et sans commenter directement les faits qui lui sont reprochés, M. Bolloré estime cependant que: « c’est un sujet tellement sérieux !  » et demande alors : «Comment imaginer que des dépenses de communication de quelques centaines de milliers d’euros comptabilisées en toute transparence  (…), aient déterminé des investissements de centaines de millions d’euros pour des opérations portuaires où l’exigence technique est considérable, et obtenus à l’occasion d’appels d’offres internationaux».

Il  constate et confie  que ce que le groupe a fait « en toute bonne foi depuis longtemps, vu à travers le prisme d’un continent africain considéré comme dirigé par des équipes sans foi ni loi, était le terreau d’une suspicion légitime. » M. Bolloré pose également avec pertinence des questions transversales mêlant, Investissements privés, la morale, le social…

« Le développement de salles de cinéma que réalise Vivendi dans des pays qui n’en avaient plus depuis trente ans, le développement d’expériences d’électrification  grâce aux technologies exceptionnelles de nos batteries, vont-ils être considérés comme des cadeaux ayant une finalité  corruptrice  ? Toute embauche peut-elle être  requalifiée  comme un service rendu ?» se demande-t-il en effet.

Pourtant, il y a plus de trente ans que le groupe investit en Afrique, assure-t-il. « Depuis environ trente ans, notre groupe a cru au développement de l’Afrique et y a investi patiemment près de 4 milliards d’euros et a contribué à y créer énormément d’emplois : quelque 30.000 familles vivent du travail de nos entreprises. Nous y avons développé notamment un  maillage  fiable de logistique permettant aux marchandises de circuler à l’intérieur des pays et vers l’international. Lorsque j’ai eu la chance de présider de nouvelles entreprises comme Havas ou Vivendi, je les ai exhortées elles aussi à investir plus vers ce continent d’avenir. »

Pourtant encore, l’Afrique représente environ 20 % du groupe, implanté un peu partout sur la surface du globe. « Nous sommes présents dans différents métiers et sur tous les continents : en Europe, en Amérique, en Asie, nous développons des technologies de pointe dans des activités porteuses comme les films  pour  condensateurs, les bus électriques ou les bornes interactives », explique M. Bolloré, en regrettant vivement : « des campagnes véhiculant des informations fausses ou malveillantes… ».

Ce qui ne l’empêche guère de souligner le contraste, entre ombre et lumière, entre espoir et regret que : « ce continent, qui sera bientôt riche de 2 milliards d’habitants, qui est aux portes de notre Europe et qui se développe – heureusement – beaucoup plus vite que le nôtre, est appréhendé comme une terre de non-gouvernance, voire de corruption. On y imagine des chefs d’État décidant seuls d’accorder des contrats mirobolants à  des  financiers  peu scrupuleux… ».

Investisseur, certes, mais visionnaire, il projette que : « Loin des clichés d’une Afrique misérabiliste, je vois les buildings, les réseaux informatiques se créer, le souhait d’une vigoureuse jeunesse pour dessiner un futur démocratique et serein.

Arrêtons ce traitement inexact et condescendant des Africains. La France des Lumières qu’ils admiraient tant ne risque-t-elle pas de briser ce lien d’amitié par des procès en sorcellerie ou des inquisitions injustes et généralement disproportionnées, et par notre comportement vis-à-vis des autres pays parce qu’ils sont aujourd’hui moins puissants ? »

La Rédaction